Thèse soutenue

Impact de l’acide alpha-linolénique dans l’alimentation maternelle sur la régulation de la barrière intestinale par le système nerveux entérique chez le porcelet nouveau-né

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Auteur / Autrice : Francine de Quelen
Direction : Jacques Mourot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie et agronomie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Rennes, Agrocampus Ouest

Mots clés

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Résumé

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Dans le but de diversifier les sources en AGPIn-3 dans notre alimentation, nous nous sommes intéressés à l’impact de l’incorporation dans l’alimentation maternelle d’acide alphalinolénique (ALA), précurseur des AGPIn-3 à longue chaîne, sur la régulation par le système nerveux entérique de la barrière intestinale du porcelet nouveau-né. La première étape de ce travail consistait à examiner la composition en AGPIn-3 des tissus du nouveau-né en réponse à une alimentation maternelle plus ou moins riche en ALA, ceci afin de valider l’utilisation du couple truie-porcelet comme modèle de la femme et du nouveau-né mais aussi de connaître l’impact d’un tel régime sur la composition en acides gras de l’intestin. L’incorporation d’ALA dans le régime maternel a enrichi l’ensemble des tissus du porcelet en AGPIn-3 à longue chaîne à la naissance. De plus, ce régime a permis de maintenir un niveau d’acide docosahexaenoique (DHA) constant dans le cerveau dans les premières semaines de vie. Au niveau intestinal, ce régime n’a pas modifié la teneur en DHA du tissu mais a permis d’augmenter les teneurs en EPA. Dans une deuxième étape nous avons montré qu’un régime maternel enrichi en ALA induit une perméabilité paracellulaire du jéjunum plus élevée à la naissance et à 21-28 jours d’âge chez les porcelets. Cette augmentation de perméabilité était liée à 21-28 jours à des modifications du phénotype du SNE résultant en un tonus cholinergique stimulateur du SNE. Une étude in vitro a permis de préciser que seuls les AGPIn-3 à longue chaine pouvaient modifier le phénotype des neurones entériques. Enfin, dans une troisième étape, nous avons montré que les animaux dont les mères avaient reçu le régime enrichi en ALA ne présentaient pas de passage accru d’immunoglobulines dans les premières heures de vie ni de sensibilité à l’inflammation excessive à 28 jours de vie malgré l’augmentation de perméabilité observée. L’acquisition de la tolérance orale ne semblait pas non plus altérée. Cependant, à plus long terme (24 jours après la fin de la phase d’allaitement), la réponse des cellules immunitaires intestinales des porcelets allaités par les truies ayant consommé le régime riche en ALA à un stimulus pro-inflammatoire (LPS) était augmentée par rapport à celle des témoins. En conclusion, un régime maternel riche en ALA permet d’enrichir les tissus du nouveau-né en AGPIn-3 à longue chaine nécessaires à son développement et induit des augmentations de perméabilité intestinale à la naissance et en fin de phase d’allaitement liées à des modifications de la régulation nerveuse de cette fonction barrière mais sans conséquence immédiate en terme d’immunité intestinale. Cependant, à plus long terme, il semblerait que ce régime induise des modifications de la fonction immunitaire intestinale du nouveau-né.