La vie et les problèmes juridiques des populations civiles à l'arrière du front dans le département des Vosges pendant la Première Guerre mondiale
Auteur / Autrice : | Anne Peroz |
Direction : | Christian Dugas de La Boissonny |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire du droit |
Date : | Soutenance le 08/04/2011 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CRULH - Centre Régional Universitaire Lorrain d'Histoire - EA 3945 |
Jury : | Président / Présidente : Yves Jeanclos |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Yannick Legal | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Bodineau, Dominique Gaurier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Nous avons choisi d'étudier la vie et les problèmes juridiques des civils vosgiens résidant en arrière du front, à l'Est d'une ligne passant par Charmes, Épinal, Plombières (ces localités incluses). Pour le département des Vosges, c'est dans cette portion de territoire que les bouleversements juridiques, matériels et psychologiques, provoqués par la guerre, sont les plus marqués : il s'agit d'une zone dite « dévastée », fixée par arrêté ministériel du 12 août 1919. En raison de son positionnement stratégique, le département des Vosges fait partie de la zone des armées, pendant toute la Première Guerre mondiale. De 1914 à 1918, il se trouve en outre partagé en trois régions militaires (7e région, 20e région et 21e région) et des troupes françaises (appartenant à trois armées différentes), mais aussi alliées et supplétives, y stationnent. Un décret du 2 août 1914 place l'ensemble du territoire français en état de siège, marquant le transfert à l'autorité militaire de tous les pouvoirs dont l'autorité civile était revêtue pour le maintien de l'ordre et de la police. Ce dessaisissement au profit de l'élément militaire apparaît encore plus radical dans les Vosges : situé dans la zone des armées, le département est placé sous l'autorité exclusive du commandant en chef. Et plus l'on se rapproche du front, plus l'autorité militaire se fait toute-puissante. Sur un territoire devenu zone de combats et soumis à un régime exorbitant du droit commun, l'autorité militaire dispose d'une perception ambiguë de la vie civile. Celle-ci représente une source potentielle de désordre, et doit se faire aussi discrète que possible afin de ne pas constituer un obstacle au déploiement des forces. L'autorité militaire se livre alors à une véritable oeuvre de pacification de la population civile. Mais d'un autre côté, la présence civile à l'arrière du front est indispensable à l'effort de guerre. Elle participe ainsi au ravitaillement de l'armée, apporte son concours à la défense nationale, et revêt un intérêt stratégique par la continuation de la vie civile dans les territoires menacés par l'ennemi.