Thèse soutenue

Vecteurs lentiviraux et adénoviraux : développement de deux approches complémentaires pour le transfert de gènes dans des sous-populations spécifiques du système nerveux central

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Auteur / Autrice : Katia Lecolle
Direction : Morvane Colin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 07/10/2011
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)

Résumé

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La dégénérescence neurofibrillaire (DNF) résulte de l’agrégation intraneuronale de matériel fibrillaire insoluble constitué de protéines Tau. Cette lésion est caractéristique d’un groupe hétérogène de maladies neurodégéneratives nommées Tauopathies, et dont certaines présentent une progression spatio-temporelle de la DNF, affectant de manière hiérarchisée et stéréotypée plusieurs populations neuronales reliées par des connexions neuroanatomiques. Actuellement, les mécanismes moléculaires et cellulaires sous-jacents à cette progression spatio-temporelle des lésions ne sont pas encore élucidés, en partie par le manque de modèles d’études adaptés. Mes travaux de thèse ont donc consisté à développer des outils capables de délivrer spécifiquement et efficacement des gènes dans une sous-population neuronale précocement touchée par la DNF – les neurones pyramidaux de la CA1 – dans le but final d’initier une pathologie Tau progressive et d’analyser les mécanismes sous-jacents à son évolution spatio-temporelle dans un modèle de rat. Différentes approches existent afin de transférer un gène dans une cellule, et la technologie virale reste encore aujourd’hui la plus efficace. De plus, il est désormais possible de modifier les propriétés des vecteurs viraux afin de leur faire acquérir une spécificité de ciblage cellulaire. Ces nouvelles compétences, associées à la possibilité de délivrer localement ces vecteurs dans le SNC via la stéréotaxie, nous ont amené à développer deux approches complémentaires, à l’aide de vecteurs lentiviraux pseudotypés ou de vecteurs adénoviraux modifiés.Les vecteurs lentiviraux (LV) pseudotypés avec l’enveloppe du virus de la stomatite vésiculaire, connus pour infecter efficacement les neurones dans des modèles murins, ont été injectés localement dans la couche de neurones pyramidaux de la CA1 de rats afin de médier l’expression d’une isoforme 4R de Tau. Qu’elles soient sauvages ou mutées en P301L, la surexpression des protéines Tau a permis d’initier un processus dégénératif progressif dans ces neurones, caractérisé par l’apparition de lésions histopathologiques caractéristiques et éventuellement d’un déficit mnésique. L’évolution de cette neurodégénérescence est plus lente avec la forme sauvage de protéine Tau, de manière cohérente avec la phase prodromale excessivement longue observée dans les Tauopathies sporadiques. De manière intéressante, une évolution spatiale des lésions histopathologiques est observée au cours du temps, en particulier avec l’isoforme sauvage de protéine Tau, celles-ci se propageant à des zones cérébrales éloignées mais anatomiquement reliées à l’hippocampe.Le vecteur adénoviral modifié HAdV-5-SRIF, ciblant une protéine membranaire fortement exprimée au niveau du compartiment somatodendritique des neurones pyramidaux de la couche CA1 – le récepteur à la somatostatine de type 2 (sstr2) –, nous a permis de démontrer qu’il était possible de pallier le manque de ciblage des neurones avec les vecteurs adénoviraux. En effet, les vecteurs adénoviraux parentaux utilisés dans la majorité des études précédentes ont donné des résultats décevants du fait notamment de l’hétérogénéité de l’expression du récepteur primaire aux adénovirus – le hCAR – au niveau cérébral. Notre vecteur, contenant la séquence de reconnaissance du sstr2 dans une des protéines d’attachement membranaire (la fibre adénovirale), est capable d’induire l’expression d’un gène rapporteur in vitro et dans une culture primaire de neurones, et ce avec une haute spécificité malgré les faibles doses virales utilisées. Les résultats préliminaires suite à son injection intrahippocampique dans un modèle de rat nous indiquent que celui-ci est capable de délivrer des gènes dans les neurones pyramidaux de la CA1