Thèse soutenue

Toxicité neurocomportementale à court et à long-terme du BDE-99 chez le rat adulte ou en développement : Etude des effets de l’administration quotidienne par voie orale de doses représentatives de l’exposition humaine pendant 90 jours

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Auteur / Autrice : Stéphanie Daubié-Albanese
Direction : Guido RychenDaniel Zalko
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 29/06/2011
Etablissement(s) : Vandoeuvre-les-Nancy, INPL
Ecole(s) doctorale(s) : RP2E - Ecole Doctorale Sciences et Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de recherche animal et fonctionnalités des produits animaux (Vandoeuvre-les-Nancy)
Jury : Président / Présidente : Florianne Tschudi-Monnet
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Zalko, Florianne Tschudi-Monnet

Résumé

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Les PBDEs appartiennent à la famille des retardateurs de flamme bromés, substances massivement utilisés ces dernières décennies. Ces molécules sont aujourd’hui retrouvées de façon ubiquitaire dans l’environnement extérieur et intérieur. L’Homme est exposé à ces polluants par le biais de l’alimentation et de l’ingestion/inhalation de poussières ménagères ou industrielles contaminées. Leurs propriétés lipophiles et leur persistance sont à l’origine de leur bioaccumulation dans les matrices abiotiques et biologiques (lait, sérum…). Les travaux de recherche de cette thèse ont eu pour objectif d’évaluer l’impact d’une exposition à un polluant environnemental toxique et très répandu, le BDE-99, administré dans des conditions reflétant l’exposition humaine. Ainsi, les effets d’une administration de longue durée à des doses réalistes de BDE-99 (0,15, 1,5 et 15 µg/kg/j) ont été évalués au plan neurocomportemental et physiologique chez le rat mâle de souche Sprague-Dawley. Aucune altération de l’activité, de l’anxiété et des fonctions cognitives n’a été mise en évidence que les animaux aient été traités à l’âge adulte, à partir du sevrage ou à partir du 8ème jour de vie postnatale. Les seules variations comportementales significatives observées ont été des troubles transitoires de la coordination locomotrice ainsi qu’un retard d’une journée de l’ouverture des yeux chez les animaux traités avec le BDE-99 depuis l’âge de 8 jours. Au plan physiologique, aucune variation significative de l’évolution pondérale, des prises hydrique et alimentaire ainsi que du poids de plusieurs organes (foie, cerveau, reins, rate et thymus) n’a été observée quelle que soit la dose de BDE-99 administrée et la période d’exposition considérée. Ces résultats montrent donc que ce polluant administré chez le rat à des doses réalistes, reflétant celles auxquelles l’Homme est réellement exposé, n’est pas à même d’induire une toxicité neurocomportementale que les animaux aient contaminés à l’âge adulte ou bien lors de différentes phases du développement postnatal. Le fait d’avoir utilisé des doses correspondantes au niveau d’exposition environnemental est sans aucun doute à la base des discordances observées entre les résultats de ce travail et ceux des études publiées par ailleurs, soulignant ainsi la nécessité de réaliser des modèles d’exposition les plus pertinents possibles de la réalité humaine pour pouvoir conclure au mieux quant au risque lié à cette famille de contaminants pour la santé humaine.