Thèse soutenue

Allégories de la souveraineté : politique et littérature, à partir de Maurice Blanchot

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Auteur / Autrice : Peter Murvai
Direction : Jean-Marie Gleize
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres Modernes
Date : Soutenance le 08/01/2011
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études poétiques (Lyon ; 2003-2006) - Centre d'études et de recherches comparées sur la création (Lyon ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Vincent Vivès
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Barberger, Dominique Carlat, Jean-Claude Zancarini
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Barberger

Résumé

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L’hypothèse principale qui sous-tend cette recherche est que les œuvres de Maurice Blanchot (recueils critiques, romans et récits) s’inscrivent dans un projet métapolitique dont le fil rouge est la problématique de la souveraineté. C’est celle-ci qui fournit le point d’articulation entre les interventions publiques et les textes littéraires de Blanchot. Le rôle central dévolu par cet auteur à la Révolution et à la Loi, ainsi que l’encrage allégorique de ses textes dans les conditions historiques qui président à leur émergence sont des éléments qui permettent de les soustraire à l’idéologie néo-moderniste. D’autre part, on a voulu montrer qu’il s’agit d’une œuvre charnière, à partir de laquelle peut être investigué un double tournant. Celui-ci affecte à la fois la médiation juridique du pouvoir, axée sur la figure du souverain, et la doctrine de l’Etat esthétique fondée sur la relation entre la production de l’art et la constitution du peuple. L’exemple de Blanchot permet d’envisager un renouvellement des conditions représentationnelles, et c’est sans doute pour cette raison que cet auteur est devenu une référence inaugurale pour les pensées contemporaines qui se proposent de dépasser l’horizon juridico-politique de la souveraineté. En ce qui concerne le corpus analysé, le parti-pris de cette thèse est de privilégier des textes moins discutés par l’exégèse blanchotienne. Ainsi, plutôt que de relire les grands recueils critiques, il s’est agi d’analyser de manière détaillée le volet en quelque sorte caché du dispositif mis en place par Blanchot: les articles des années 1930, qui n’ont pas été, pour la plupart, réédités ; les chroniques publiées dans le Journal des débats, entre 1941 et 1944 ; les interventions politiques et culturelles postérieures à 1958 ; sur le plan de la fiction, les premiers récits dystopiques, « Le dernier mot » et « L’Idylle », ainsi que le roman Le Très-Haut.