Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Emily Sahakian
Direction : Nicole Lapierre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Le présent mémoire de thèse examine le rôle culturel du théâtre féminin antillais des décennies 1980 et 1990. Il se propose de montrer que le théâtre participe à la construction et à la transformation d'une mémoire collective de l'esclavage, aussi bien au sein d'une nation que dans un contexte transnational. À partir du concept de mémoire traumatique de l'esclavage, il s'agit d'étudier d'une part, trois dramaturges antillaises, en mettant en relief trois pièces principales, et, d'autre part, les mises en scène et la réception de ces pièces à l'Ubu Repertory Theater de New York. Cette étude commence par une introduction théorique, suivie d'un deuxième chapitre sur l'esclavage, sa mémoire, et son oubli en France métropolitaine et d'Outre-mer. Les trois chapitres centraux examinent les théâtres d'Ina Césaire, de Maryse Condé, et de Gerty Dambury aussi bien que la mise en scène et la réception de leurs pièces à l'Ubu. Dans la première partie de chaque chapitre, une analyse textuelle permet d'éclairer comment les pièces présentées mettent en scène une continuité entre le passé et le présent. Ici, le théâtre vise à confronter et instaurer une mémoire antillaise et féminine de l'esclavage, mémoire qui était largement inconsciente et secrète à la fin du vingtième siècle. Dans la deuxième partie de chaque chapitre, il est question de la traduction du traumatisme réalisée par les artistes et les spectateurs à l 'Ubu. Cette analyse souligne la mise en place d'une narration du traumatisme transculturel, créée par l'événement théâtral, et les conflits engendrés.