Thèse soutenue

Guy Debord et l'Internationale situationniste : sociologie d'une avant-garde « totale »

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Auteur / Autrice : Éric Brun
Direction : Gisèle Sapiro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Au croisement de la sociologie des intellectuels, de la sociologie politique et de la sociologie des mouvements artistiques, cette thèse analyse la trajectoire d'un collectif dénommé « Internationale Situationniste » (I. S. ) et de son principal animateur, Guy Debord (1931-1994), fondé en 1957 à partir de la réunion de plusieurs petits groupes d'artistes dits « d'avant-garde », l'I. S. Est devenue au cours des années 1960 un mouvement politique « révolutionnaire ». Il s'agit ici de comprendre cette « reconversion » par une étude des propriétés sociales, positions et prises de position des situationnistes. Une telle reconversion, qu'on peut voir également comme une opération de décloisonnement des différents espaces sociaux d'activité, permet en effet de mettre à l'épreuve sur un nouveau terrain le concept de champ forgé par Pierre Bourdieu, et de jeter un nouvel éclairage sur les rapports qu'entretiennent les artistes et les intellectuels avec la politique. C'est dans la continuité d'une opération de redéfinition des conceptions de la création et du désintéressement que l'I. S. Est amenée à prendre ses distances avec le champ artistique. Sa reconversion dans l'activisme « révolutionnaire » renvoie également à des enjeux de positionnement propres aux avant-gardes littéraires et artistiques des années 1950, ainsi qu'à une transformation de l'espace des possibles politiques au tournant des années 1960. Elle met en jeu, enfin, des luttes internes au mouvement, dont l'étude permet d'éclairer les logiques qui président à la formation des groupes d'avant-garde et les obstacles à leur internationalisation.