Thèse soutenue

Morbi-mortalité des femmes infectées par le VIH, à l’ère des multithérapies antirétrovirales

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Auteur / Autrice : Mojgan Hessamfar-Joseph
Direction : Geneviève Chêne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences, technologie, santé. Epidémiologie et santé publique
Date : Soutenance le 12/12/2011
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Claude Hocke
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Morlat
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Matheron, Laurence Meyer

Mots clés

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Résumé

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Les femmes représentent un tiers des personnes vivant avec le VIH en France. Les trois parties de cette thèse visent à explorer les principaux aspects cliniques de la maladie (causes de décès, morbidité grave) ou de la vie des femmes (ménopause) afin d’identifier des recommandations spécifiques pour la prise en charge des femmes dans un contexte d’accès aux soins similaire à celui des hommes.Les causes de décès des femmes infectées par le VIH ont été décrites grâce à l’enquête nationale ANRS EN19, Mortalité 2005. Les femmes décédaient plus fréquemment que les hommes de causes liées au sida (43% vs. 34% chez les hommes). Elles décédaient moins souvent de causes hépatiques (13 % vs. 16%), de cancers non sida-non hépatiques (14% vs. 17%) et de maladies cardiovasculaires (6% vs. 9%). La morbidité grave des patients infectés par le VIH a été étudiée au sein de la Cohorte ANRS CO3-Aquitaine, entre 2000 et 2008. Le taux d’incidence annuelle d’hospitalisation a diminué de moitié entre 2000 et 2008 (146 à 69 pour 1000 PA). Globalement, ce taux ne différait pas entre les femmes et les hommes. Les causes les plus fréquentes de morbidité grave conduisant à une hospitalisation étaient : les infections bactériennes, les événements sida, psychiatriques, hépatiques, hématologiques, infections virales, événements digestifs, infections parasitaires et les événements cardiovasculaires. Toutes ces causes ont eu une baisse de leur incidence annuelle entre 2000 et 2008 chez les hommes et les femmes, exceptés les événements hématologiques (de 2,5 à 15,1 pour 1000 PA), hépatiques (2,5 à11,5) et cardiovasculaires (6,3 à 14,2) qui ont augmenté chez les femmes. L’âge de survenue de la ménopause étudié grâce à une enquête menée au sein de la Cohorte ANRS CO3-Aquitaine était de 49 ans en médiane et 12% des femmes ont eu une ménopause précoce, survenant avant l’âge de 40 ans. L’origine africaine (RR : 8,2) et l’antécédent de toxicomanie IV (RR : 2,5) étaient liés à la survenue plus précoce de la ménopause. En conclusion, les femmes infectées par le VIH en France décèdent plus souvent de sida, mais présentent une morbidité grave caractérisée par une prédominance de complications non classant sida. Dans un contexte d’accès aux soins similaires à celui des hommes infectés par le VIH, les femmes ont un profil de maladies associées traduisant à la fois leurs co-morbidités (co-infections par les hépatites) ou l’inflammation chronique du VIH (maladies cardio-vasculaires) qui nécessitent d’être détectées précocement et prises spécifiquement en charge.