Thèse soutenue

Pour une ethnolinguistique discursive du conte berbère à la croisée des cultures : relation orale et "méta-médiation"
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Fabienne Tissot
Direction : Andrée Chauvin-VilenoMongi Madini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 15/01/2011
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Edition, Langages, Littératures, Informatique, Arts, Didactiques, Discours (ELLIADD) (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Marion Perrefort
Examinateurs / Examinatrices : Andrée Chauvin-Vileno, Mongi Madini, Jean-François Jeandillou, Musanji Ngalasso-Mwatha, Miloud Taïfi
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Jeandillou, Musanji Ngalasso-Mwatha

Résumé

FR  |  
EN

Notre thèse interroge le processus de transmission orale de contes berbères tachelhites marocains, recueillis au Maroc et en France en situation interculturelle et interlingue. Nous mettons l’accent sur la dimension négociée de la transmission, c’est-à-dire sur l’activité médiatrice qui réinterprète le conte pour l’autre – étranger à la culture d’origine du conte – et dans sa langue. Nous analysons cette activité, dans son émergence, dans ses ruptures et dans son ajustement à l’autre par le biais des « traces » qu’elle laisse à la surface des textes. Ces traces révèlent des lieux « sensibles » du discours qui le font apparaître comme traversé par différents ordres d’altérité : linguistique, culturelle, interdiscursive et interlocutive. Nous relevons un ensemble de procédures de (re)médiation, qui assurent la poursuite de la narration, l’intercompréhension par l’explicitation de spécificités et révèlent la nature co-construite des narrations et de la relation interculturelle. Notre analyse met en évidence un niveau « méta » de la médiation qui inscrit le « contage » dans le coeur du conte et donne à voir la manière dont les énonciateurs élaborent le conte, se font les porte-parole, plus ou moins autorisés et distanciés, de leur communauté, se disent dans la relation à l’autre, font état de l’interculturalité et se décentrent pour occuper une position médiane, à partir de laquelle ils déplacent le conte. La mise en regard de diverses modalités de transmission révèle différentes manières d’opérer cette médiation et rend compte d’une variabilité du conte en situation interculturelle, dans sa continuité avec unetradition orale