Thèse de doctorat en Littérature française
Sous la direction de Colas Duflo.
Soutenue en 2011
à Amiens .
Au XVIIIe siècle, en France, émergent des discours médicaux et philosophiques en faveur du végétarisme. Ce phénomène s'explique d'abord par un rejet du luxe gastronomique alors en vogue et par le souci d'adopter un régime facilitant, croit-on, la digestion. Les arguments moraux procèdent quant à eux d'une sensibilité de plus en plus marquée à l'endroit des animaux, si bien que certains auteurs considèrent qu'il est moralement injuste de les tuer pour les manger. Cette position s'appuie largement sur l'empirisme, philosophie récusant la différence ontologique traditionnellement posée entre les hommes et les bêtes. On vante alors les vertus morales et diététique du régime de Pythagore et des prêtres de l'Inde. Voltaire et Rousseau dont deux des auteurs à s'être intéréssés au végétarisme et en avoir fait la promotion. Le premier trouvant lui une nouvelle arme contre l'Église; le second considère que ce régime correspond à la nature biologique et psychologique des hommes.
Age of Enlightenment vegetarianism : meat abstinance discourses in Eighteenth-century France
In Eighteenth century France, new medical and philosophical writings favor vegetarism. First, rejection of luxurious gastronomy and the desire to adopt a diet that can ease digestion processes can explain this phenomenon. Secondly, moral arguments developped from an increasing awareness regarding animals resulted in writers to consoder the act of killing animals for nourishment as unfair. This opinion is mainly based on empiricism, a philosophy that questions the ontological barrier that has traditionally benn set between animals and humanity. Writers rave about the moral value and the nutitional benefits of Pythagoras and west Indian Brahman's diets; vegetarianism is envisioned as a diet of utopian societies. Rousseau and Voltaire have a specific use for this diet. Rousseau considers it matches the true biological and physiological nature of man; Voltaire sees it as a way to oppose the Church