Thèse soutenue

Odeurs et demandes d'aide implicites : aider par le bout du nez

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Auteur / Autrice : Roxane Saint-Bauzel
Direction : Robert-Vincent JouleValérie Fointiat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 28/11/2011
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Sociale (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1962-...)
Equipe de recherche : Université d'Aix-Marseille. Pôle psychologie et sciences de l'éducation
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Robert-Vincent Joule, Valérie Fointiat, Alain Somat, Isabel Urdapilleta
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Somat, Isabel Urdapilleta

Résumé

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Les odeurs affectent nos jugements, nos perceptions voire nos comportements, et plus particulièrement les comportements d’aide spontanés (Baron, 1997), même si ce champ de recherches reste peu exploré en psychologie sociale. Dans une première série de recherches, nous avons tout d’abord répliqué l’effet de l’odeur (vanille versus camphre, toutes deux pré-testées comme des odeurs agréables) d’un demandeur sur les comportements d’aide subséquents. Puis dans une seconde série de recherches, nous avons exploré expérimentalement l’hypothèse selon laquelle l’humeur médiatise la relation odeur-comportement, dans le paradigme de soumission sans pression du pied-dans-la-porte (Freedman & Fraser, 1966) avec demande implicite (Uranowitz, 1975). Rappelons que le pied-dans-la-porte (cf. méta-analyse) est une procédure éprouvée consistant à faire précéder une requête-cible généralement coûteuse d’une requête dite préparatoire qui l’est moins. Les effets de pied-dans-la-porte sont classiquement interprétés en termes d’engagement (Kiesler, 1971) ou en termes d’auto-perception (Bem, 1966, 1972). Les résultats obtenus dans ce paradigme attestent que l’efficacité du pied-dans-la-porte est affectée par l’odeur portée par le demandeur : lorsque celui-ci porte une odeur de camphre, les effets de pied-dans-la-porte ne sont plus observés, sans pour autant valider que l’odeur a un impact sur l’humeur des sujets. Difficilement interprétables en termes d’engagement ou d’auto-perception, nous avons exploré dans une troisième série de recherches une interprétation alternative de nos résultats : l’odeur d’autrui véhicule per se des informations sociales et ce sont ces informations qui orientent les comportements d’aide, et qui peuvent sous certaines conditions contrecarrer les effets pourtant robustes du pied-dans-la-porte. Pris globalement, les résultats recueillis auprès de mil-quatre-cents sujets pour la plupart en milieu écologique, articulés à une méta-analyse actualisant celle plus ancienne (Burger, 1999) nous ont amené à proposer un modèle intégratif permettant de rendre compte de l’impact des caractéristiques des demandeurs sur l’efficacité du pied-dans-la-porte.