Thèse soutenue

Etude des biofilms bactériens arsénite-oxydants

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marie Marchal
Direction : Philippe BertinMarie-Claire Lett
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Strasbourg

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les biofilms sont des communautés hautement organisées permettant aux cellules de se maintenir dans une niche écologique donnée. Ces structures sont capables de séquestrer des composés toxiques tels que l'arsenic. Des biofilms bactériens présentant en plus une activité d’oxydation de l’arsénite [As(III)] en arséniate [As(V)], qui est une forme moins mobile de l’arsenic, pourraient être avantageusement mis à profit dans un procédé de bioremédiation. Le but de ce travail de thèse était de caractériser les souches du genre Thiomonas, considérées comme particulièrement adaptées pour le traitement d’eaux arséniées, et d’étudier l’impact de l’As(III) sur la formation et le développement de biofilms arsénite-oxydants. La physiologie et la génomique de ces souches ont été étudiées par des analyses de protéomique différentielle et à l’aide de puces CGH (Comparative Genomic Hybridization). Ces approches ont souligné de fortes différences physiologiques entre ces souches phylogénétiquement proches, qui peuvent être expliquées en partie par la grande plasticité de leur génome qui évolue par l’acquisition d’ilots génomiques. L’impact de l’As(III) sur la cinétique de développement des biofilms a ensuite été analysé par microscopie confocale. Cette étude a mis en évidence divers mécanismes induits en présence d’As(III) et contrôlant l'initiation, la maturation et la dispersion des biofilms. Ainsi, l’As(III) retarde la formation du biofilm d’Herminiimonas arsenicoxydans en induisant la mobilité des cellules, alors qu’il favorise le développement d’un biofilm chez Thiomonas sp. CB2 en induisant la synthèse d’exopolysaccharides. Ces travaux soulignent la diversité des réponses adaptatives des souches bactériennes au stress arsénié. A terme, ils devraient faciliter la mise en œuvre d’une stratégie de bioremédiation des eaux arséniées en permettant d’anticiper le comportement de la population bactérienne d’intérêt.