Thèse de doctorat en Sociologie
Sous la direction de Patrick Watier et de Alois Hahn.
Soutenue en 2010
à Strasbourg en cotutelle avec l'Universität Trier .
S’inscrivant dans une perspective de la sociologie carcérale qui étudie le monde de la prison à partir du vécu des acteurs, cette recherche s’intéresse à la situation carcérale d’un groupe spécifique au sein des détenus, les étrangers. Dans ce but, nous nous appuyons sur une enquête de terrain comparative réalisée en France et en Allemagne. On constate que les institutions pénitentiaires des deux pays ne se sont dotées que de peu d’outils spécifiques pour assurer la prise en charge des détenus étrangers et n’appliquent que faiblement les instruments internationaux de coopération juridique. L’ouverture de la prison vers des acteurs extérieurs devient alors primordiale. L’analyse des discours des personnes incarcérées montre que leur vécu est marqué par d’importantes privations, les plaçant dans des situations de souffrance. Cependant, les détenus étrangers tentent de dépasser ces situations en développant des compétences spécifiques. Pour cela, ils sollicitent sur des ressources institutionnelles, collectives, extérieures mais aussi individuelles. Cette recherche permet alors de nuancer une vision de la prison qui ne serait qu’un lieu de dépersonnalisation.
Sociological study of the prison experience of German inmates in France and of French inmates in Germany
Pas de résumé disponible.
Within a perspective of current prison sociology, which studied the prison world from the experiences of the actors, this research focuses on the carceral situation of a specific group of detainees, the foreigners. For this, it relies on a comparative field survey carried out in France and Germany. One notices that the prison institutions of the two countries have little specific tools to ensure support for foreign detainees and apply only weakly international legal cooperation instrument. The opening of the prison to external actors becomes primordial. The analysis of the discourse of incarcerated persons shows that their experience is marked by significant deprivations that put them into situations of suffering. However, foreign prisoners attempt to exceed these situations by developing specific competences. To do this they rely on institutional, collective, external and in particular individual resources. This study allows moderating a vision of the prison which is only a place of depersonalization.