Thèse soutenue

Concept de l'autisme bleulérien dans la logique freudienne de l'aliénation et de la séparation

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Auteur / Autrice : Janis Gailis
Direction : Laurent Ottavi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016)

Résumé

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Dans son texte princeps « Dementia praecox ou groupe des schizophrénies » Paul Eugène Bleuler note que « l’autisme est à peu près la même chose que ce que Freud appelle autoérotisme ». Pourtant, en examinant en détails les autres définitions de l’autisme proposées par Bleuler, tout comme les travaux sur lesquels il a fondé ses élaborations, ainsi que les divers ouvrages de Sigmund Freud, rédigés pour répondre à Paul Eugène Bleuler, on peut constater, que cette remarque concernant la substitution pure et simple de l’auto-érotisme par l’autisme, en essayant éviter ainsi toute référence à la sexualité, est loin d’être exhaustive. La thèse de Bleuler selon laquelle « nous appelons autisme ce détachement de la réalité combiné à la prédominance relative ou absolue de la vie intérieure » ouvre des perspectives fort intéressantes pour la clinique. Ainsi ce n’est pas le narcissisme primaire, mais plutôt le narcissisme secondaire qui correspond à l’autisme bleulérien. Néanmoins cette réponse ne satisfait ni Sigmund Freud, ni Jacques Lacan qui essayent tous les deux d’affiner la conceptualisation psychanalytique des psychoses. Si Jacques Lacan a bien repris à son compte certains concepts freudiens, issus des tentatives de Freud de retravailler le concept bleulérien de l’autisme selon la théorie de la libido (comme le principe de plaisir / le principe de la réalité, la réalité psychique ou la perte de la réalité dans la névrose et dans la psychose), il les remanie à sa façon, souvent d’une manière subversive. C’est en questionnant et en remettant en cause le concept du narcissisme primaire, issu de la discussion à propos de l’autisme bleulérien, que Jacques Lacan en arrive à l’élaboration du stade du miroir et au cheminement qui lui permet la conceptualisation de l’aliénation / séparation, tout comme au questionnement du rapport du sujet et de l’Autre dans l’autisme. C’est ainsi qu’il indique également la perspective qui peut mener à la conception d’une certaine disposition du réel, de l’imaginaire et du symbolique selon la théorie des nœuds borroméens qui, à notre avis, pourrait correspondre à l’état autistique