Thèse soutenue

Aspects dramatiques et écriture théâtrale dans les Cent Nouvelles nouvelles et la littérature du Moyen Age tardif

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Auteur / Autrice : Alexandra Velissariou
Direction : Danielle QuéruelJean Devaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Reims

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Rédigé vers 1462 à la Cour de Bourgogne, le recueil anonyme des Cent Nouvelles nouvelles marque l’avènement du genre de la nouvelle en France. Héritière de la tradition orale, l’œuvre présente des similitudes avec les fabliaux antérieurs et avec maints textes dramatiques comiques des XVe-XVIe siècles. Né à un moment où la littérature s’affirme en tant qu’écriture mais garde en même temps son essence orale, le recueil occupe une place de choix dans la culture littéraire de son époque. Il connaît un succès considérable auprès du public du Moyen Âge finissant et de la Renaissance, témoin les manuscrits et les nombreuses éditions imprimées qui permirent son diffusion. Le fait que la plupart de ces volumes sont illustrés n’est pas à négliger. L’image fonctionne dans l’œuvre comme cristallisation des moments clés de la narration, fournissant en même temps un support visuel du texte où les scènes figées sont autant de petits tableaux vivants, mais muets et immobiles. Cette dramatisation de la narration se retrouve également sur le plan de l’écriture. L’auteur exploite de nombreux procédés susceptibles de théâtraliser le texte : la dynamisation de l’espace, l’insistance sur la gestuelle, les jeux sur l’identité, l’emploi d’un lexique de la duplicité et le recours à des marques orales. En outre, les échanges concrets entre le recueil et le théâtre comique de son époque, que ce soit au niveau du vocabulaire, des personnages ou des sujets et des thèmes, montrent que la nouvelle contient des possibilités dramatiques. Ainsi, les Cent Nouvelles nouvelles témoignent de l’interdépendance des genres à la fin de l’époque médiévale.