Thèse soutenue

L'Afrique au mouvement olympique : enjeux et stratégies de l'influence de la France dans l'internationalisation du sport africain (1944-1966)

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Auteur / Autrice : Pascal Charitas
Direction : Daniel DenisDavid-Claude Kemo-Keimbou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du sport
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Paris-Sud. UFR STAPS d'Orsay (Essonne)

Résumé

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La thèse a pour objectif d'étudier le rôle et l'influence de la France dans le processus d'internationalisation du sport en Afrique noire francophone au Mouvement olympique (1944-1966). Il s'agit de montrer que les manifestations sportives compétitives entre la France et l'Afrique pendant la période coloniale, puis au moment de la décolonisation deviennent les analyseurs de la dynamique des transformations des dispositifs politiques du sport africain. (FN, CNO et FI). En effet, dans le contexte d'après Seconde Guerre mondiale, la question principale est de comprendre comment et dans quelles conditions l'accès des anciennes colonies françaises en Afrique au CIO peut-il révéler les transformations des relations franco-africaines. La démonstration s'articule autour de trois moments : d'abord, les effets conjugués des reconfigurations du Nouvel ordre international post-Seconde Guerre mondiale, consécutives aux influences de la guerre froide et du tiers-mondisme qui rendent nécessaire dans un but de préservation du pré-carré, le rapprochement entre les anciennes colonies françaises avec le Mouvement olympique ; ensuite, la Ve République française de De Gaulle intègre cet enjeu de la reconnaissance sportive olympique de ses anciennes colonies africaines en pleine accession à l'indépendance par des Jeux de la Communauté et de l'Amitié (1960-1963) ; enfin, la mise en interaction des dispositifs politiques franco-africains au CIO (CAIO, 1961) permet d'envisager une politique sportive olympique africaine (Jeux Africains, 1965 et CSSA, 1966). En conséquence, la coopération sportive franco-africaine devient l'instrument de la politique étrangère gaullienne, rendue possible par la connivence des élites politiques du sport africain avec les dirigeants français. Dans cette perspective, on met ainsi au jour un double processus : le maintien de l'influence française dans le sport africain postcolonial par l'utilisation stratégique du Mouvement olympique d'une part ; et la réappropriation de cet espace olympique par les élites politiques du sport africain pour affirmer leurs revendications d'autre part : l'anti-apartheid et la poursuite de l'aide au développement au sport olympique.