Thèse de doctorat en Sciences du sport
Sous la direction de Paul Fontayne.
Soutenue en 2010
à Paris 11 , en partenariat avec Université de Paris-Sud. UFR STAPS d'Orsay (Essonne) (autre partenaire) .
Cette thèse vise à mettre en évidence des mécanismes socio-cognitifs qui permettraient d'expliquer «pourquoi le talon aiguille n'aiguille pas le talon du sport». Elle interroge également la validité d'une telle question. Au regard de l'augmentation massive de la pratique sportive féminine de ces 30 dernières années, le sport pourrait ne plus être ce domaine traditionnellement dépeint comm masculin. Onze études comprenant une validation de questionnaire (étude 1) ont été menées afin d'examiner l'influence des catégories de genre et de sexe sur les jugements sociaux et les liens cognitifs tissés actuellement entre ces catégories et le domaine du sport. Ces études suivent le raisonnement de Lorenzi-Cioldi (1988) selon lequel à une asymétrie sociale dans les rapports entre le féminin et le masculin correspondrait une asymétrie cognitive. Les liens cognitifs «privilégiés entre le contexte du sport et les catégories de genre et de sexe sont confirmés dans les études 9, 10 et 11. Les études 6 et 7 montrent en particulier que le sexe masculin est saillant dans ce contexte et qu'il devient accessible dans le système cognitif de l'individu (i. E. , schéma de genre). Cette asymétrie cognitive permet d'expliquer pourquoi les études 2, 3 et 6 révèlent la présence du stéréotype à l'avantage du sexe masculin dans les jugements d'enseignants d'EPS. Ces asymétries se retrouvent également au niveau des catégories de genre. Ces études se basent essentiellement sur des approches théoriques qui postulent une ambivalence dans les jugements des individus (Biernat, 2003) et sur l'utilisation de méthodes indirectes (i. E. , échelles de réponse objectives, paradigmes d'amorçage et d'IAT, temp de réponse).
Gender and sex in the sport domain : from a social asymmetry to a cognitive asymmetry
This thesis aims at showing some socio-cognitive mechanisms which would explain « why the spike heel does not guide the heel in sport ». It also addresses the validity of such issue. With regard to an important increase in female sports participation in the last thirty years, sport may not be a traditional masculine domain anymore. Eleven studies including a validation of questionnaire (Study 1) examined the influence of gender and sex categories on social judgements and current cognitive links between these categories and sport. According to Lorenzi-Cioldi (1988), to a social asymmetry in female and male relations would match a cognitive asymmetry. "Privileged" cognitive links between sport context and gender and sex categories are confirmed (Studies 9, 10 and 11). Studies 6 and 7 show in particular that masculine sex is salient in this context and becomes highly accessible in individual's cognitive system (i. E. , gender schema). This cognitive asymmetry permits to explain why studies 2, 3 and 6 show the emergence of stereotype in favour of men in PE teachers' judgments. These asymmetries also appear in gender categories. The sport-masculinity association seems integrated in gender schema (Studies 7 and 8) and being learned (Studies 4 and 5). This gendered cognitive asymmetry allows to understand why a masculine profile is considered as providing more chance to succeed in PE for pupils who endorse it (Studies 2 and 3) and why one perceives oneself more masculine when imagining being a successful athlete (Study 7). These studies are essentially based on theoretical approaches arguing ambivalence in individuals' judgments (e. G. , shifting standards model; Biemat, 2003) and using indirect methods (i. E. , using objective scales, priming and IAT paradigms, collecting response latencies).