Thèse soutenue

Dévotion, ascèse et violence dans l’hindouisme sectaire : ethnographie d’une secte shivaïte du Bengale
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Auteur / Autrice : Raphaël Voix
Direction : Catherine Clémentin-Ojha
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 09/12/2010
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Laurence Caillet
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Clémentin-Ojha, Laurence Caillet, Olivier Herrenschmidt, Danièle Hervieu-Léger, Véronique Bouillier

Résumé

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Fondé en 1955 par un fonctionnaire bengali, Ananda Marga, « la voie de la félicité », est une secte hindoue qui s’est donné un mode d’organisation à échelle planétaire et s’implique dans des activités missionnaires dans un grand nombre de pays. Dans le paysage religieux de l’Inde contemporaine, elle se distingue par les violences dont ses disciples ont été accusés. L’enquête ethnographique menée en son sein, l’analyse de sa littérature interne et le recueil de témoignages d’anciens disciples montrent que ces violences s’expliquent par les aspirations politiques de son fondateur et de ses membres ainsi que par l’instabilité de son assise économique. Mais pas uniquement. Elles visent également une mutation radicale de la personne du disciple et une transformation profonde la société, deux processus intimement liés. En se soumettant volontairement à des violences psychologiques et physiques, le disciple entend se soustraire aux limitations de l’existence ordinaire. S’il se libère ainsi du monde, c’est pour mieux agir dans le monde au service exclusif de son Gourou et de sa mission. Dotés d’une telle finalité, les actes de violence extrême apparaissent comme les expressions d’une ardeur dévotionnelle poussée à son paroxysme. Cette conception singulière de l’ascétisme prend source dans la culture tantrique bengalie, laquelle tient la force pour une manifestation de l’Énergie divine (śakti) et le Maître pour une divinité incarnée