Thèse de doctorat en Études portugaises, brésiliennes et de l'Afrique lusophone
Sous la direction de Sanda Reinheimer et de Maria Helena Araújo Carreira.
Soutenue en 2010
à Paris 8 en cotutelle avec l'Universitatea Bucuresti .
Le sujet de cette recherche est l’analyse comparative en portugais et en roumain des relations spatiales dynamiques exprimées par les verbes de direction intransitifs (± complément de lieu). Le modèle adopté (Pottier 2000; Langacker 1987, 1991; Talmy 2000) permet de combiner l’analyse linguistique avec des paramètres cognitifs. L’objectif est une étude syntaxique et sémantique détaillée des représentants de chacune des trois classes qui entrent dans la forme canonique (GN1 +) V + préposition + GN2, ainsi que de leur combinaison au niveau de la phrase, car nous sommes d’avis que l’interaction entre eux fournit des informations sur la manière dont le processus de déplacement est représenté sur le plan cognitif. Premièrement, nous examinons comment les deux langues articulent ces trois éléments, quels sont les critères de cette combinaison et quelles sont les conséquences de la variation d’une des trois classes. Deuxièmement, l’analyse selon des paramètres cognitifs nous permet d’expliquer les conceptualisations et les sémiotisations différentes de la même scène spatiale. Finalement, nous appliquons les quatre modèles cognitifs de Pottier (2000) aux verbes de direction analysés et il en ressort que le modèle A chronoexpérientiel est le plus complexe. Nous proposons alors, quand plusieurs points de référence sont exprimés, deux schémas de déplacement. La perspective comparative à l’intérieur d’un groupe de langues généalogiquement apparentées permet de fournir une description détaillée de l’organisation sémantique du déplacement dans ces langues, ainsi qu’une perspective sur un découpage sémantique différent de l’espace.
Intransitive verbs of motion in portuguese and romanian
Our study focuses a comparative analysis in Portuguese and Romanian of the dynamic spatial relations expressed by intransitive directional verbs (± locative complement). The theoretical framework (Pottier 2000; Langacker 1987, 1991; Talmy 2000) allows us to combine the linguistic analysis with cognitive parameters. Our aim is a detailed syntactic and semantic study of each of the three classes entering the canonical form (NP1 +) V + preposition + NP2, as well as of their combination at discourse level, since we believe that their interaction offers information about the cognitive representation of the displacement process. First, we study how the two languages combine these three elements, which are the criteria of their combination and which is the interpretation when one of the three classes varies. Second, the analysis according to the cognitive parameters allows us to explain the different conceptualisations and semiotizations of the same spatial scene. Finally, we apply the four cognitive models proposed by Pottier (2000) to the analysed motion verbs and it results that the cognitive model A chronoexpérientiel is the most complex. Consequently, we propose two displacement schemes when several points of reference are expressed. The comparative analysis between two genealogically related languages allows us to present a detailed description of the semantic organization of the displacement in the two languages, as well as a perspective about a different semantic structure of space.