Thèse de doctorat en Écophysiologie
Sous la direction de Marc Théry et de Pierre-Yves Henry.
Soutenue en 2010
à Paris 6 .
Les changements climatiques actuels se manifestent par un accroissement des événements climatiques extrêmes entraînant des pertes de disponibilité alimentaire. Chez les organismes longévifs, la plasticité phénotypique serait le principal mécanisme de réponse adaptative face à l’instabilité climatique. Dans ce contexte, l’objectif de ce travail a été d’évaluer le rôle de la flexibilité physiologique dans la compensation des contraintes environnementales. Ce mécanisme a été exploré chez un primate hétérotherme, le Microcèbe murin, dont la flexibilité phénotypique et des mécanismes d’économie d’énergie ont évolué en réponse à une forte instabilité de son environnement naturel. En réponse à une pénurie alimentaire, la flexibilité de la torpeur au cours de la saison hivernale permet de compenser la diminution des ressources trophiques mais également de maintenir l’investissement reproducteur la saison suivante. Le succès reproducteur des femelles ainsi que les performances cognitives et physiques de leurs juvéniles ne sont pas affectés. Lors d’une exposition à un pathogène, l’allocation énergétique à la réponse immunitaire entre en conflit avec les mécanismes d’économie d’énergie. Les heures suivant un challenge immunitaire, l’énergie est allouée à la réponse pyrogénique, incluant le coût énergétique de la thermogenèse. Or, une faible disponibilité énergétique entraîne un rapide retour en torpeur les jours suivants. L’ensemble de ces résultats suggère que la flexibilité physiologique est adaptative. En conclusion, la flexibilité de la torpeur permettrait aux organismes hétérothermes de compenser l’augmentation d’événements climatiques extrêmes par plasticité phénotypique.
Climate change and adaptive responses : phenotypic flexibility and energetical trade-offs in a heterothermic primate, the grey mouse lemur (Microcebus murinus)
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