Thèse soutenue

Le cheminement de la parole libertine

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Auteur / Autrice : Julie Champion
Direction : Georges Molinié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue française
Date : Soutenance le 22/11/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris)
Jury : Président / Présidente : Michel Delon
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Charles Darmon, Philippe Roger

Résumé

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Le libertinage semble avoir toujours été méconnu, caricaturé et considéré comme un mouvement sans envergure philosophique. Cependant, si la notion de libertinage s’est construite sur la vision négative de ses détracteurs, elle a néanmoins des fondements idéologiques, philosophiques et stylistiques solides mais souvent incompris, car les libertins ont toujours refusé toute forme de dogmatisme. Ils ne proposent donc pas un système philosophique mais un mode de pensée dans lequel le lecteur doit pouvoir élaborer sa propre vision du monde ainsi qu’un modèle idéal de vie et de sagesse. Cette continuité a été mise au jour par la critique actuelle chez les libertins du dix-Septième siècle, que l’on nomme « érudits » depuis la thèse de René Pintard en 1943. Cependant, la périodisation scinde le mouvement libertin en deux et nie la possibilité d’une continuité entre les auteurs libertins du dix-Septième siècle et ceux du dix-Huitième siècle considérés comme mineurs. A traves l’étude de quatre œuvres libertines des dix-Septième et dix-Huitième siècles (Les États et Empires de la Lune et du Soleil de Cyrano de Bergerac, Dom Juan de Molière, Thérèse philosophe de Boyer d’Argens et les trois versions de Justine de Sade) et leur confrontation aux textes théoriques et critiques qui définissent les enjeux du libertinage, cette continuité est mise en avant et étudiée dans cinq directions fondamentales : le refus des croyances, la valorisation d’une démarche scientifique, la relativisation des valeurs, l’existence d’une herméneutique matérialiste et la constitution d’un idéal politique, social et philosophique.