Thèse soutenue

Représentations et figurations des dramaturgies québécoises contemporaines de Normand Chaurette à Daniel Danis

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Auteur / Autrice : Marie-Aude Hemmerlé
Direction : Jean-Pierre Ryngaert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théâtre et arts du spectacle
Date : Soutenance le 14/12/2010
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : André Petitjean
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Ryngaert, André Petitjean, Joseph Danan, Gilbert David

Résumé

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Examiner la dramaturgie québécoise contemporaine, c’est travailler la singularité et emprunter d’autres voies de la mise en crise du drame. Cette thèse montre comment des auteurs opèrent un double mouvement de représentation et de figuration qui renouvelle le drame. Malgré une décomposition de celui-ci, cette dramaturgie maintient une prégnance de la fable et du personnage grâce à la permanence de la fiction. Les auteurs continuent d’être des raconteurs d’histoires, mais les stratégies narratives ne vont plus de soi et engendrent un questionnement sur le personnage qui se transforme en agent essentiel des combinatoires explorées. Si les possibilités fictionnelles s’accroissent à partir des structures traditionnelles, elles se nourrissent aussi des données du personnage et inversement – une entité équivoque émerge et interroge d’autres modalités de présence dans le texte et sur le plateau. Par une exacerbation des sensations dans le discours, le personnage se change en espace esthésiogène. Cette approche n’est pas liée à une radicalisation de la forme et du contenu ; l’évolution s’inscrit dans une continuité historique et s’apparente à un nouveau développement de la dramaturgie québécoise. Une dramaturgie de l’entre-deux émerge, celle d’un territoire trouble, propice à la métamorphose et à l’expérience. Fable et personnage apparaissent comme des médias touchant tous les composants du drame. Le personnage devient le corps du récit et la fable donne corps au personnage, l’action se concentre autour de l’histoire à raconter. La persistance et la mutation de ces données provoquent aussi des répercutions dans les régimes de parole ou les cadres spatio-temporels. Une instabilité s’installe donnant à voir des univers poreux, mêlant réel et légendaire, laissant entrevoir de nouvelles possibilités dramaturgiques, notamment pour le spectateur.