Thèse soutenue

Pour une réponse juridique au totalitarisme

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Auteur / Autrice : François Morvan
Direction : Gilda Nicolau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 1
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Erwan Dianteill, Simone Goyard-Fabre
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Poumarède, Norbert Rouland

Résumé

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Au-delà des explications économiques, philosophiques, historiques des phénomènes totalitaires national-socialiste et communiste, l'anthropologie du droit apporte une perspective nouvelle. Sous cet angle, la responsabilité du totalitarisme incombe au positivisme. L'origine en remonte à la révolution nominaliste au Moyen Age qui a généré une rationalisation du langage, de la science. C'est de cette source que découle, dans une rivalité mimétique des systèmes religieux et étatiques, l'évolution vers un monisme juridique. Que ce soit avant ou après 1945, ni l'Etat de droit, ni les religions ne sont vraiment sortis d'une logique institutionnelle qui empêche de remonter à la source du problème. L'antidote aux risques totalitaires préconisé par cette approche en anthropologie du droit est un pluralisme juridique élargi, horizontal, concernant le pouvoir temporel, mais aussi vertical, relatif à l'irréductible dimension religieuse de l'être humain, intégrant notamment le mythe et le symbole dans les raisonnements juridiques, par une herméneutique novatrice. La réflexion théorique de ce travail s'appuie sur une analyse des travaux du juriste allemand Valentin Tomberg (1900-1973), dont la traduction inédite, par l'auteur de la thèse et le Pr Marko Pajevic, d'un ouvrage rédigé en 1944, Dégénérescence et régénération de la science juridique.