Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Erik Gustafsson
Direction : Marie-Claude Bomsel-DemontoySabrina KriefMichel Saint Jalme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écoéthologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Benoist Schaal
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Claude Bomsel-Demontoy, Sabrina Krief, Michel Saint Jalme
Rapporteurs / Rapporteuses : Bertrand L Deputte, Martine Hossaert-McKey

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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De plus en plus d’études suggèrent l’existence de comportements d’automédication chez les grands singes. L’objectif de cette thèse était de mieux comprendre quels facteurs influencent la découverte des items potentiellement curatifs et quelles étaient les possibilités de transmission sociale de telles pratiques. Les études, menées dans plusieurs zoos et dans un sanctuaire, ont porté sur les réponses de chimpanzés (Pan troglodytes), de gorilles (Gorilla gorilla) et d’orangs-outans de Bornéo (Pongo pygmaeus) et de Sumatra (Pongo abelii) face à différents items nouveaux pour eux. Nous avons ainsi évalué le niveau de néophobie, l’influence des caractéristiques de l’item proposé et le rôle des interactions sociales. La comparaison interspécifique a permis d’émettre plusieurs hypothèses quant à l’influence des facteurs génétiques, physiologiques, écologiques et sociaux sur les différents mécanismes d’apprentissage concernés. Les gorilles ont montré une forte prédisposition à ingérer les nouvelles plantes. Ils ont, par ailleurs, très peu interagi entre eux suggérant un risque faible lié à l’échantillonnage individuel de plantes inconnues. Cette curiosité pourrait refléter leur physiologie digestive adaptée à un régime folivore et donc capable de détoxiquer certaines plantes ingérées. A l’opposé, les chimpanzés se sont révélés plus néophobes vis-à-vis des nouvelles plantes mais ont interagi avec leurs congénères lorsque ceux-ci les manipulaient ou consommaient. Ces résultats suggèrent donc, une faible capacité pour l’innovation vis-à-vis des plantes médicinales, compensée par une plus forte propension à l’apprentissage social. Les orangs-outans ont, quant à eux, manifesté un fort intérêt aussi bien envers les plantes qu’envers leurs congénères, montrant ainsi leur forte disposition à l’apprentissage individuel et social. Cette flexibilité comportementale pourrait être le reflet d’adaptations à leur milieu instable. Ces différentes observations ouvrent la voie à de futures recherches, notamment sur les aspects génétiques (effet du gène TAS2R38 impliqué dans la perception gustative), physiologiques (effet des capacités digestives de détoxification), écologiques (effet de la fluctuation de la disponibilité alimentaire) et sociaux (influence de la tolérance sociale).