Thèse soutenue

Contribution au modèle d'acculturation interactif : encourager l'individualisme pour lutter contre les discriminations

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Auteur / Autrice : Anne-Lorraine Wagner
Direction : Éric BrangierPascal Tisserant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 07/04/2010
Etablissement(s) : Metz
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Perspectives Interculturelles : Ecrits, Médias, Espaces, Sociétés (PIEMES) (Metz-Nancy)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interpsy-ETIC (Metz ; 2009-...)
Jury : Président / Présidente : Colette Sabatier
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Barth, Richard Y. Bourhis

Résumé

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Les contacts intergroupes, en général, et interculturels, en particulier, s’opèrent rarement sans heurts. Le Modèle d’Acculturation Interactif (Bourhis, Moïse, Perreault & Senecal, 1997) se situe au carrefour de la psychologie de l’acculturation et de la psychologie sociale, en ce sens qu’il intègre pleinement la question des relations intergroupes entre la majorité d’accueil d’un pays d’immigration et les minorités qui s’y installent. C’est pourquoi nous nous sommes basés sur les orientations d’acculturation qu’il décrit pour montrer, au travers de trois études, que certaines d’entre elles prédisposent le groupe majoritaire à exprimer des intentions de comportements discriminants versus non discriminants à l’égard de membres d’un exogroupe culturel, ethnique ou racial. Nous avons qualifié ces intentions de comportements de propension à discriminer du groupe majoritaire. Privilégier l’homogénéité des groupes (assimilation, ségrégation et exclusion) conduit, d’une manière générale, à une plus forte propension à discriminer que le fait d’accepter ou d’approuver des situations d’hétérogénéité culturelle (intégration de transformation, intégration, individualisme). Nous avons néanmoins observé une exception dans le cas de l’orientation intégrationniste, dans la mesure où si les individus qui endossent cette orientation rejettent massivement les comportements discriminants explicitement hostiles, ils tendent à faire preuve de « discrimination bienveillante » (Fehr & Sassenberg, 2009). Les études 2 et 3 se sont déroulées en plusieurs temps, ce qui a permis d’appréhender la progression des attitudes et de la propension à discriminer de professionnels de l’insertion, d’étudiants et de futurs cadres de la fonction publique à l’issue de formations visant à prévenir et lutter contre les discriminations. Ce sont surtout ces intentions de comportements discriminants « bienveillants » qui sont sujettes à évolution. L’ensemble des résultats invite à considérer la mise en place de formations qui travailleraient sur la décatégorisation (Brewer & Miller, 1984) et encourageraient par conséquent à l’individualisme dans certaines circonstances, notamment professionnelles et/ou organisationnelles. Enfin, il conviendrait d’examiner, plus généralement, l’impact des politiques assimilationnistes sur l’efficacité des dispositifs de lutte contre les discriminations mis en œuvre, par ailleurs, au niveau étatique.