Thèse soutenue

Les motifs mythologiques antiques et bibliques dans la poésie de RDA : günter Kunert, Sarah Kirsch et Uwe Kolbe

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Auteur / Autrice : Cecilia Fernandez
Direction : Jean-Charles Margotton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes germaniques
Date : Soutenance le 13/12/2010
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche en Langues et Cultures Europeennes
Jury : Président / Présidente : Ralf Zschachlitz
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Queval-Schumm, Christian Klein

Résumé

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Ce travail explore les modalités de l’intégration de motifs mythologiques antiques et bibliques dans la poésie de RDA. Dans un premier temps sont explicitées les notions de mythe, de mythème et d’« héritage culturel » socialiste. Ensuite sont étudiées les théories de Marx sur le rapport à la culture des siècles passés, qui mettent en valeur une pensée dialectique d’intégration puis de dépassement de l’héritage culturel, sans en rechercher la pure abolition. En témoignant un mépris certain envers les mythes, les autorités culturelles est-allemandes procèdent donc à une surinterprétation des positions de Marx. Si la politique culturelle fait montre d’une attitude schizophrène en instrumentalisant les mythes pour consolider le pouvoir, tout en les dépréciant du fait de leur caractère non rationnel, dans les faits on observe un succès considérable de la matière mythologique dans la littérature de RDA, et en premier lieu dans la poésie. L’étude des motifs mythologiques dans les œuvres de Günter Kunert, Sarah Kirsch et Uwe Kolbe permet de souligner que le recours à cette tradition ouvre la voie, en poésie, à la modernité, puis à la postmodernité. L’emploi des mythes s’articule autour des notions de liberté et de contrainte, que nous mettons en relation avec les concepts du sémiotique et du thétique de Julia Kristeva, afin de montrer que, lorsqu’elle utilise les mythes, la poésie est-allemande développe une esthétique de résistance à la doxa sous toutes ses formes. La reprise de mythes dans la poésie de RDA situe souvent cette dernière dans l’esthétique postmoderne, mais il s’agit d’une postmodernité contrainte, négative, car elle atteste à la fois la difficulté de comprendre le monde contemporain, soumis à l’éclatement du sens, et l’absurdité autodestructrice du régime est-allemand. Finalement, la quasi-disparition des mythes dans la poésie des années quatre-vingt peut se lire comme l’échec de l’idée utopique d’un monde amendable.