Thèse soutenue

Chirurgiens au féminin ? : socialisation chirurgicale et dispositions sexuées de femmes chirurgiens digestifs

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Zolesio
Direction : Bernard Lahire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 12/11/2010
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherches sur la socialisation (Bron, Rhône ; 1976-2010)
Jury : Président / Présidente : Danièle Carricaburu
Examinateurs / Examinatrices : Sylvia Faure, Anne-Chantal Hardy-Dubernet
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Marry

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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A l’intersection d’une sociologie de la socialisation professionnelle et de la sociologie du genre, la thèse se propose d’étudier la population des femmes exerçant en chirurgie digestive. L’enquête s’appuie sur des entretiens menés avec des chirurgiens (une quarantaine de femmes et une quinzaine d’hommes) ainsi que sur du matériau ethnographique issu de stages d’observation. Le fait de restreindre l’analyse aux seules exceptions statistiques que représentent les femmes en chirurgie partait de l’hypothèse que les processus de socialisation professionnelle et les produits de cette socialisation seraient plus visibles – parce que plus problématiques, moins « naturels » – qu’en étudiant leurs homologues masculins. Mais parce que les dispositions professionnelles en chirurgie sont inextricablement construites et perçues comme « masculines », l’analyse s’est aussi attachée à la construction sociale du « féminin » ou du « masculin » chez les enquêtées exerçant ce métier. Nous étudions dans une première partie analytique comment les enquêtées qui choisissent la chirurgie s’accommodent de ce qui est rédhibitoire pour d’autres étudiantes ayant écarté la spécialité de leur choix à l’internat, à savoir la grande disponibilité temporelle exigée par le métier, l’humour grivois des opérateurs et le faible relationnel avec le patient. Dans la seconde partie des résultats, nous montrons que les femmes qui choisissent la chirurgie ont pour la plupart un patrimoine dispositionnel perçu comme « masculin » et que cette intériorisation de dispositions socialement construites comme masculines s’est faite dans le cadre de la profession, mais déjà en amont dans le cadre des socialisations antérieures (familiales, amicales…). Quelques cas d’enquêtées « féminines » sont étudiés en contrepoint. Enfin, un dernier chapitre souligne la pluralité dispositionnelle diachronique (avec une tendance à la masculinisation en début de carrière professionnelle) ainsi que la pluralité dispositionnelle synchronique (« masculines » avec les chirurgiens, elles se comporteraient de manière plus « féminine » avec les infirmières).