Thèse de doctorat en Lettres. Littérature française
Sous la direction de Michel Beniamino.
Soutenue en 2010
à Limoges .
Située à la frontière de deux cultures, la création littéraire de Marthe Bibesco (1886-1973) s'inscrit dans une longue tradition d'écrivains roumains de langue française. Sombrée dans l'oubli, son oeuvre fait preuve d'une étonnante actualité par la formule hybride qu'elle propose cultivant l'indécision générique. A travers des narrations comme "Isvor, le pays des saules" et "Le Perroquet vert", qui explorent les limites de la fiction romanesque et du témoignage autobiographique, le questionnement identitaire s'articule dans un espace de l'intime où le souvenir côtoie la légende et le mythe, où le travail de la mémoire s'avère une inépuisable récupération et réécriture de l'histoire de l'Autre. Un sujet dispersé et pluriel affronte ses hantises concernant une altérité du dehors et du dedans. Aventure extérieure et intérieure, l'expérience de l'altérité est fondamentalement un face à face avec la mort, et l'écriture avance évoquant la précarité de la présence d'autrui comme source d'un traumatisme projetant le sujet dans un profond état de solitude. Entre symbiose et mimétisme, le rapport identité - altérité subit un constant réaménagement à l'intérieur d'un espace de la transgression et de la tension. Vampirisé, médusé, exotique, culpabilisant, suicidaire ou incestueux, le Je est une instance dialogique qui situe le débat sur l'altérité dans le cadre d'un discours inlassablement réévaluant la perte et l'oubli, la possession et le souvenir
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