Thèse soutenue

Comportement des tunnels dans les milieux rocheux de faibles caractéristiques mécaniques
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Auteur / Autrice : Fabrice Rojat
Direction : Philippe MestatVincent Labiouse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géotechnique
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Marne-la-Vallée, ENPC
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Toulouse
Jury : Président / Présidente : Jack-Pierre Piguet
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Labiouse, Didier Subrin, Jean Sulem
Rapporteurs / Rapporteuses : Carlos Carranza-Torres, Albert Giraud

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les projets de tunnels dans des milieux rocheux de faibles caractéristiques mécaniques, usuellement regroupés sous l’appellation sols indurés roches tendres (S. I. R. T. ), se heurtent à de multiples difficultés. Ces matériaux présentent des spécificités de comportement qui les rendent atypiques dans les contextes usuels de la mécanique des sols comme de la mécanique des roches, compliquant les dimensionnements et pouvant engendrer des surcoûts importants pour les maîtres d’ouvrage. En se limitant aux S. I. R. T. Modélisables par une approche continue, la non-linéarité du critère de rupture, les couplages hydromécaniques et la dépendance de la déformabilité à l’état de contrainte apparaissent comme des traits de comportements susceptibles d’influencer significativement la phase de creusement (équilibre à court terme). Bien que ces propriétés puissent être prises en compte de manière adéquate dans des modèles numériques, la pratique des calculs de tunnel a montré de longue date l’intérêt des méthodes simplifiées comme l’approche convergence-confinement. Elles permettent un prédimensionnement raisonnablement représentatif au moyen de formulations peu complexes et favorisent la réalisation d’études de sensibilité grâce à leur mise en œuvre simple et rapide. À partir d’une approche de type «milieux poreux», prenant en compte la compressibilité des différents constituants du matériau, et d’une représentation adimensionnelle du critère de rupture de Hoek-Brown (incluant les régimes d’arête), de nouvelles formulations permettant le calcul des courbes caractéristiques du terrain sont donc présentées. Après s’être intéressé dans un premier temps à la seule non-linéarité du critère de rupture, avec un milieu monophasique, une complexification pro-gressive du problème est mise en œuvre pour prendre en compte des situations biphasiques drainées ou non drainées. À chaque fois une résolution complète est proposée, aboutissant à des formulations explicites ou à des équations intégrables aisément par une méthode numérique à un pas. Un outil sousforme de tableur, directement utilisable et démontrant la simplicité de mise en œuvre des solutions établies, est systématiquement fourni. Le cas non drainé est ensuite complété par un schéma de calcul intégrant une élasticité non-linéaire de Fahey-Carter, avec la méthode des matrices de transfert. La partie finale du travail permet d’aborder l’applicabilité de ces développements analytiques à un cas réel, le tunnel d’Arbus. Elle souligne quelques difficultés de détermination de paramètres à partir de campagnes d’essais «standard» et insiste sur la variabilité naturelle des matériaux dans une géologie molassique du piémont pyrénéen. Ce contexte met en relief les avantages des méthodes développées: outre une représentation plus satisfaisante du comportement du milieu, elles permettent à peu de frais d’identifier les paramètres les plus influents sur l’équilibre massif – soutènement et d’aborder la problématique des incertitudes dans le dimensionnement. Les calculs font également ressortir l’intérêt des modèles à élasticité non linéaire, avec une prise en compte plus appropriée de la déformabilité du matériau mais aussi une réduction de la sensibilité du modèle à la variabilité des paramètres élastiques. Les approches présentées conservent néanmoins certaines limites, comme la nécessaire distinction deséquilibres court terme et long terme, l’hypothèse de contrainte initiale hydrostatique qui se révèle au final assez forte et le problème de la représentation du soutènement qui mériterait d’être davantageapprofondi même si des méthodes acceptables sont d’ores et déjà disponibles dans la littérature.