Aurum, argentum et aliae res innumerabiles : les dorures dans les peintures murales médiévales du Sud-Ouest de la France

Aurum, argentum et aliae res innumerabiles : gildings in medieval wall paintings of Southwest of France

• Auteur / Autrice : Aurélie Mounier
• Direction : Françoise Bechtel
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire de l'art et archéologie
• Date : Soutenance en 2010
• Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

Mots clés contrôlés

France (sud-ouest)

Peinture et décoration murales médiévales

Dorure

Résumé

Dans les peintures médiévales, la dorure joue un rôle clé dans la représentation iconographique. Malheureusement dans les peintures, les processus de dégradation ont surtout affecté les feuilles métalliques. Lorsque celles-ci subsistent, l’or a terni, l’argent s’est altéré en sulfure d’argent et l’étain en hydro-romarchite. Les vieillissements accélérés d’éprouvettes de dorure expliquent ces dégradations. Dans la majorité des cas, seule reste la couche adhésive d’origine organique. La propriété des liants à fluorescer sous éclairage UV a été utilisée pour les détecter. Dans une quinzaine de sites étudiés dans le Sud-Ouest de la France, l’analyse de micro-prélèvements faits dans les zones fluorescentes a révélé des vestiges de dorures. La spectrofluorimétrie a permis de discriminer les types de liants employés et a montré, après vieillissement accéléré, le déplacement de la longueur d’onde dominante des spectres d’émission de fluorescence vers les plus grandes longueurs d’onde. L’analyse d’échantillons prélevés dans les sites souligne la variété des techniques employées entre les XIe-XVIe siècles : feuille d’or, d’argent et d’étain, appliquées selon la technique de la mixtion. Le choix du type de dorure est orienté par des considérations symboliques, la volonté de hiérarchiser les scènes, pour des raisons économiques, techniques ou par souci de réalisme (clé, brocart appliqué). La dorure évolue peu mais se diversifie davantage à la fin de la période considérée. Une restitution virtuelle des peintures de la chapelle de l’ancien logis abbatial de Moissac a été proposée en simulant les ambiances en fonction des modifications architecturales survenues depuis l’état médiéval.

In mediaeval mural paintings, gildings holds an important role within the iconographic themes. Unfortunately, in the paintings, the degradation process mostly affects the metallic leaf. Gold tarnishes, silver deteriorates in silver sulphide and tin into hydro-romarchite. Gilding recreations submitted to accelerated ageing explained these alterations. Mostly, in the mural paintings the metallic leaf has been completely lost and only remains the layer containing the organic binder. Under UV lighting, the fluorescence properties of these organic compounds were used to detect them. The analysis of micro-samples, taken on zones which give a specific fluorescence, revealed gildings remains and the nature of the metal (gold, silver,…) used. Spectrofluorimetric methods allows the identification of the different types of binders. The accelerated ageing of lipidic binders induced a shift of the dominant wavelength of the fluorescence emission spectrum towards higher wavelengths (batochrome effect). The analysis of samples from about fifteen sites in the Southwest of France underlines the variety of the gilding techniques between the XIth and the XVIth century: Gold, silver and tin leaves are mostly applied according to the mixtion technique. The choice of the gilding type depends of symbolic, economic and\or technical considerations or of concern of realism and the will to introduce a hierarchy between the different scenes. A virtual restitution of the paintings in the chapel of the ancient abbey home in Moissac was proposed. Atmospheres have been simulated according to the architectural modifications which occurred since the medieval state to until now.