Thèse soutenue

Différent, différence et différends : essai anthropologique sur les dissonances de la surdité mal-entendue

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Auteur / Autrice : Alain Cabéro
Direction : Bernard Traimond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie. Anthropologie sociale et culturelle
Date : Soutenance le 01/09/2010
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales : société, santé, décision (Bordeaux ; 1999-2011)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pierre Bidart
Rapporteurs / Rapporteuses : Giordana Charuty

Résumé

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Considérés pendant de longues décennies comme étant « inéducables », les Sourds ont dû subir la farouche volonté des « Entendant » : les faire parler à tous prix. Faire oublier qu’ils étaient sourds. Sans doute faut-il considérer que la surdité représente « l’handicap de la communication », handicap qui ne se voit pas d’emblée. C’est ainsi qu’au fil des années, il apparu comme nécessaire de faire parler les sourds. Les faire parler pour qu’ils puissent appartenir à cette « normalité » prônée par les Entendant Oralistes ( comme Heinicke au XVIIIème siècle) : « La normalité réside dans la parole vocale et l’anormalité dans la surdité. » Au même moment l’Abbé de l’Épée recommandait la « méthode gestuelle ». La Langue des Signes naissante devint le frontispice de ce que les sourds revendiquent : L’ « Identité Culturelle Sourde ». Actuellement la loi promulgue le « tout intégration », intégrer des enfants sourds en « milieu ordinaire » Cette intégration semble représenter un certain danger pour la communauté sourde qui pressent une atteinte à cette notion d’identité. D’autant que les idées reçues concernant la surdité vont « bon train ». Nous verrons que celles-ci ne correspondent pas à la réalité, que les sourds n’appartiennent pas à ce « monde du silence » dans lequel on veut paradoxalement les enfermer. Bien au contraire, ils vivent dans un monde sonre, allant même jusqu’à écouter et faire de la musique. Et cela c’est eux qui le disent, alors pourquoi ne pas tenir compte de leurs paroles.