Thèse soutenue

Développement, mondialisation et part des salaires dans la valeur ajoutée

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Auteur / Autrice : Paul Maarek
Direction : Bruno Decreuse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2

Résumé

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Cette thèse a pour thème central l'impact de la mondialisation et du développement économique sur le partage de la valeur ajoutée entre revenus du travail et revenus du capital aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés. Le premier chapitre est consacré à l'impact du développement économique sur le partage de la valeur ajoutée. Il souligne le rôle crucial que peut avoir la forte dualité du marché du travail dans les pays en voie de développement où un secteur formel, dont la taille est limitée par des coûts d'entrée et composé de firmes relativement productives, cohabite avec un secteur informel composé de firmes moins productives dirigées par des individus à faible capital humain. Dans un tel contexte, les imperfections et les frictions du marché du travail ont des implications importantes sur le partage de la valeur ajoutée dans la mesure où le travailleur type n'est pas rémunéré à sa productivité marginale et où ses opportunités externes dépendent du secteur informel peu productif. Le deuxième chapitre est consacré à l'impact des investissements directs à l'étranger (IDE) sur le partage de la valeur ajoutée dans les pays en voie de développement. L'entrée d'IDE dans les pays en voie de développement correspond à la rencontre sur un même marché du travail de deux technologies productives très différentes. Ainsi l'entrée de firmes étrangères accroit l'hétérogénéité productive des firmes dans ces pays. Lorsque le marché du travail est frictionnel, cette différence de productivité a de fortes implications sur le partage de la valeur ajoutée dans la mesure où les opportunités externes du travailleur embauché par une firme étrangère se trouvent en grande partie localisées dans des firmes locales relativement moins productrices. L'impact des crises de change - phénomène récurrent dans les économies qui ont libéralisé leur marché des capitaux - sur le partage de la valeur ajoutée est ensuite abordé dans le troisième chapitre. Les crises de change ont un coût très important en terme de production. Elles donnent également lieux à des réallocations de facteurs importantes entre les différents secteurs de l'économie. Nous examinons dans quelle mesure le pouvoir de négociation des travailleurs peut être affecté durant cet épisode particulier et quel peut être l'impact des effets de réallocation sur la part des salaires agrégée. Enfin, nous abordons dans le quatrième chapitre les effets des rigidités salariales sur le partage de la valeur ajoutée dans un environnement global de détermination du coût des facteurs. Dans un tel contexte l'élasticité de la demande de travail est plus élevée qu'en économie fermée et les rigidités salariales se traduisent pour les pays qui mettent en place par des réallocations factorielles vers les secteurs intensifs en capital. Ces réallocations peuvent induire une chute de la part des salaires dans la valeur ajoutée très prononcée, tout en faisant augmenter la part des salaires dans les pays n'ayant pas introduit les rigidités. Cette théorie peut être mise en parallèle avec les expériences de nature très différente qu'ont connues les pays d'Europe continentale et les pays anglo-saxons en termes de partage de la valeur ajoutée.