Thèse soutenue

Nietzsche et la poésie : l'amitié pour une ombre
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Auteur / Autrice : Henri-Frédéric Chanut
Direction : Michel Guérin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cognition, langage, éducation
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

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Résumé

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Considérer les rapports qu'entretient Nietzsche avec la poésie, c'est mener l'enquête sur les conditions d'émergence d'un sujet lyrique qui s'approfondit dans la douleur. À l'origine, il y a cette voix étrangère qu'une construction fantasmagorique identifie comme étant celle de l'"ami de midi". Telle une inspiration venue du dedans, le génie poétique se manifeste à Nietzsche sous la forme de ce "démon dionysiaque" qu'est Zarathoustra. Désormais, il ne faut pas se méprendre sur le caractère de duplicité du sujet lyrique. En rupture avec les atermoiements et les ruminations de la pensée monologique, le dialogue s'instaure entre le voyageur et son ombre, cette "part divine" si difficile à amadouer. L'enjeu d'une telle rencontre est bien de créer les conditions nouvelles d'un pacte avec les forces obscures du destin. Tout l'art du poète consiste donc à découvrir la formule d'une augmentation tragique de soi-même. De là s'ensuit l'expression finale de ce "chant de la solitude" où, par le truchement de l'amitié pour une ombre, le poète expérimente la possibilité de devenir "deux en un". La dimension performative de la poésie est une question de style : comment, par un acte d'"autopoïèse", un sujet accède-t-il à l'affirmation la plus haute de lui-même ?