Thèse soutenue

De l'ethos « préalable » à l'ethos « discursif » : la construction de la figure du polémiste catholique dans les ouvrages de Florimond de Raemond (1540?-1601)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aurélie Plaut
Direction : Marie-Luce Demonet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres Modernes
Date : Soutenance le 19/11/2009
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Tours ; 1996-2018)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'études supérieures de la Renaissance (Tours ; 1956-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Madeleine Fragonard
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Cocula, Max Engammare, Stéphan Geonget
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Madeleine Fragonard, Olivier Millet

Résumé

FR  |  
EN

Florimond de Raemond (1540 ?-1601) est une figure majeure de l'intelligentsia bordelaise. Successeur de Michel de Montaigne au Parlement de Bordeaux, il participe activement aux conflits religieux qui déchirent le royaume durant la seconde moitié du XVIe siècle. Si la postérité a retenu de lui l'image d'un parlementaire intransigeant, ultra-catholique et peu tolérant, c'est parce que durant toute sa vie, Raemond ne cesse de combattre le protestantisme. La lutte qu'il mène pour la religion catholique romaine par la rédaction des arrêts et des lois se voit complétée en 1587 par un autre engagement, celui de « l'entrée en polémique ». Raemond change alors de visage et devient un parlementaire-controversiste dont les ouvrages connaissent un succès certain. Ces deux « occupations » ne sauraient être séparées. En effet, Raemond conçoit le glaive et la plume comme deux éléments symbiotiques, deux armes au service d'une seule et même cause. C'est pourquoi, les ouvrages de Florimond de Raemond ne peuvent être étudiés en tant que tels mais doivent être envisagés comme l'élément central d'une stratégie au service de l'édification d'un « moi » social. La vie de Raemond, telle que nous avons pu la reconstituer, n'est qu'une longue suite d'événements confirmant une volonté d'appartenir à un certain « réseau » d'érudits. Son « moi » social - autrement nommé l'habitus chez Pierre Bourdieu, l'ethos « préalable » chez Ruth Amossy ou l'ethos « pré-discursif » chez Dominique Maingueneau - est donc le résultat d'un désir personnel entraînant des choix de vie. Qu'il s'agisse de son milieu familial et de sa jeunesse, de ses mariages, de son attachement à sa province d'origine, de ses amitiés littéraires et politiques, de la manière dont il acquiert progressivement l'un des plus beaux hôtels particuliers de la ville offrant au public un véritable musée d'antiques, tout pousse à croire que rien n'est dû au hasard mais bien plus à une volonté consciente d'autopromotion.