Thèse de doctorat en Philosophie
Sous la direction de Catherine Colliot-Thélène.
Soutenue en 2009
à Rennes 1 , dans le cadre de École doctorale Sciences de l'homme, des organisations et de la société (Rennes) , en partenariat avec Université européenne de Bretagne (2007-2016) (autre partenaire) .
Les textes de droit international de Carl Schmitt sont analysés d’un double point de vue : l’émergence du droit international en tant que discipline universitaire dans l’Allemagne de Weimar et le dégagement de l’épistémologie sous-jacente aux analyses juridiques de Schmitt. Le premier aspect permet de mettre en lumière les sources de l’idéologie d’une génération de juristes allemands nationalistes et souverainistes. Il conduit à relativiser la singularité des positions schmittiennes. Le rapport aux événement politiques, mais aussi aux disciplines consacrées que sont le droit public et l’histoire, éclaire l’ensemble des résistances que Schmitt oppose à la construction du droit international comme science neutre et objective. Le second aspect vise à arracher Schmitt à l’univers de l’irrationalisme romantique que certains considèrent comme le sien. L’analyse de l’écriture théorique de Schmitt, notamment dans son histoire du droit international (Le nomos de la terre), sert à mettre en évidence le matérialisme et le nominalisme du juriste, sous la façade spiritualiste.
International law, epistemology and ideology in Carl Schmitt's thought
The texts of international law of Carl Schmitt are analysed from a double perspective: the emergence of international law as an universitary subject in Germany of the Weimar Republic and the reconstitution of the epistemology underlying the juridical analyses of Schmitt. The first aspect allows us to throw light on the sources of souverainism and nationalism of a whole generation of legal scientists. This leads to relativize the singularity of Schmitt’s position. The relation to political events but also to the established disciplines like constitutional law or history sheds light on the resistances that Schmitt opposes to the construction of international law as a neutral and objective science. The second aspect aims at separating Schmitt from the romantic irrationalism that characterized his thought in the eyes of many people. The analysis of his epistemology, particularly in his history of international law (Nomos of the Earth), reveals Schmitt’s materialism and nominalism behind the spiritualistic façade.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2013 par Éd. de l'École des hautes études en sciences sociales à Paris et par J. Vrin à
Le retour de la guerre juste : droit international, épistémologie et idéologie chez Carl Schmitt