Transferts de risque de crédit : de l’essor des produits dérivés à la crise des produits structurés
Auteur / Autrice : | Adrian Roche |
Direction : | Michel Aglietta |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse traite de la gestion du risque de crédit et de son influence dans le cycle financier. A partir d'une analyse détaillée des modèles de détermination du risque de crédit utilisés par les banques et de la valorisation des dérivés de crédit, on met en évidence les problèmes posés par l'évaluation des crédits titrisés. Alors que la titrisation a permis aux banques de réduire leurs expositions au risque de crédit sur les entreprises et de faire face avec succès à la montée des taux de défaut qui a suivi le krach technologique et les scandales financiers de 2001, elle a également favorisé une prise de risque sans précédent sur le secteur des ménages, dopée par la bulle immobilière, et qui conduira à la crise des subprimes. 2001-2006 a en effet été une phase euphorique du cycle financier, caractérisée par une hausse des leviers d’endettement et une sous-évaluation générales du risque de crédit. Pendant cette période, la technique de titrisation a été employée à outrance par les banques qui ont adopté un modèle industriel de production et distribution du crédit, dans lequel elles étaient peu incitées à contrôler les risques. Les contreparties des produits structurés en question bénéficiaient de rendements élevés sans qu’elles puissent nécessairement mesurer l’ampleur des risques encourus, notamment lorsque celles-ci se limitaient à une sélection des titres par le seul critère de notation des agences. Nous montrons ainsi la nécessité de renforcer la supervision bancaire et l’encadrement du marché de la titrisation.