Auteur / Autrice : | Christophe Joigneaux |
Direction : | Jean-Yves Rochex |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
Depuis près de 40 ans, des travaux statistiques soutiennent que la préscolarisation tend à réduire les risques d’échecs scolaires ultérieurs sans pour autant diminuer les inégalités sociales face à l’école. L’objet de cette thèse est d’objectiver les processus de différenciation déjà scolaires sous-jacents à ce double constat. A cette fin, à partir notamment de l’analyse des schèmes théoriques présents dans des travaux de sociologie de l’éducation portant sur l’échec et la forme scolaires, nous avons cherché à comprendre comment se conjuguent dans des processus de différenciation une pluralité d’histoires : les histoires familiales des élèves faites prédispositions, les histoires curriculaires faites savoirs enseignés ou exigés, les histoires matérielles faites dispositifs ou supports pédagogiques et les histoires de classe faites de familiarisations et de perceptions réciproques. Cela nous a conduit à croiser un corpus constitué de textes institutionnels et professionnels (textes ministériels, ouvrages et revues consacrés au premier niveau de la scolarité) parus depuis le début du XIXe siècle avec celui que nous avons constitué à la suite d’observations longitudinales réalisées dans deux classes de Grande Section de maternelle. Cette investigation nous a permis de mieux comprendre comment les difficultés rencontrées par des élèves issus de milieux populaires sont, à l’école maternelle comme durant la suite de la scolarité, principalement dues au caractère scriptural des exercices et des dispositifs pédagogiques conjugué à la façon dont ces exercices et ces dispositifs sont « différenciés » par leur enseignant selon le statut qui leur est reconnu dans la classe.