La pensée géométrique dans la musique écrite occidentale. Un regard analytique sur l'oeuvre de Varèse et Webern
Auteur / Autrice : | Myriam Diney Arroyave Montoya |
Direction : | Jean-Paul Olive |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
Une analogie spatio-temporelle fut à la base de l’élaboration de l’écriture diastématique de la musique occidentale. Avec ce type d’écriture, des principes de construction géométrique – ordre, proportion, régularité, répétition, périodicité, symétrie – deviennent le moteur du raisonnement musical. Avec l’écriture diastématique, la musique se pose un problème fondamental : la construction rationnelle du temps. Les caractéristiques de la ligne – divisibilité, homogénéité, continuité locale – furent, au fur et à mesure, assignées au temps. La musique offre à la raison occidentale un temps objectif, unidimensionnel, linéaire, causal et orienté, qui rend compte de l’expérience de la succession, de la simultanéité et de la permanence. Le système de lignes et points fonctionne comme un « référentiel » qui permet d’instaurer la question du mouvement. Ce référentiel a permis aussi l’articulation de deux mesures hétérogènes : l’intensif et l’extensif, le discret et le continu, le divers et l’égal. En conséquence et à partir d’une dynamique de séparation, d’ordonnancement et de formalisation sur les qualités sensibles du phénomène sonore, à l’intérieur de la partition se développe un processus évolutif qui permet le ressort des dimensions musicales. Les tensions qui agitent la musique du XXème siècle, produit de l’ébranlement qui touche la sphère de la raison géométrique, sont rendues évidentes dans la partition. Avec l’analyse des œuvres de Webern et Varèse, nous essayons de rendre en évidence ces tensions qui concernent le temps, la forme, le mouvement, l’orientation du référentiel, le concept même de son, le timbre en tant que fusion d’éléments