Thèse de doctorat en Études féminines
Sous la direction de Hélène Cixous.
Soutenue en 2009
à Paris 8 .
La thèse propose une lecture liant "Angst" et "Les rêveries de la femme sauvage", écrits par Hélène Cixous et respectivement publiés en 1977 et 2000. Dans ces textes nous chercherons à lire, à recueillir les erres et les leurres, les marques de la trahison. Notre "glane" ne consiste pourtant pas à collectionner des évidences. En écoutant attentivement ce que Hélène Cixous dit du voir et du non-voir, du savoir, nous tentons de justifier la distinction entre les évidences et les "histoires de la trahison" en optant, dans notre lecture, pour ces dernières. Car la trahison "ne se voit pas de loin" et ne se montre pas telle quelle dans ces livres. La notion de trahison rend possible une perspective de lecture embrassant très largement toute dénotation au mouvement de "trans-", ce préfixe emprunté au latin "par delà",qui en français marque un "au-delà" ou un "à travers" allant jusqu'à un changement total - comme dans "transformation" ou "transfiguration". En s'attardant sur les "histoires" de trahison dans "Angst" et dans "Les rêveries. . . " nous cherchons à reconnaître le monde du "peut-être" qui est le leitmotiv de l'écriture d'Hélène Cixous. Il s'agit des moments du passage à l'écriture, littéralement, à l'écriture du livre. Chaque premier pas vers un livre - sachant que le commencement dans son itération est le même pour quasiment tous les livres d'Hélène Cixous - est marqué par l'opposition et la résistance. La trahison est examinée dans son ambivalence et sa duplicité. Nous suivons la force génératrice du texte qui produit la forme en surveillant l'équilibre insoutenable de la confiance (la foi, la fidélité, le défi. . . ) d'une part, et de l'abandon (la crédulité, l'infidélité, le renoncement. . . ) de l'autre. . .
Histories of betrayal : Hélène Cixou's "Angst" and "Les rêveries de la femme sauvage"
The thesis proposes an interlinked reading of Hélène Cixous' "Angst" (1977) and "Les rêveries d'une femme sauvage" (2000), seeking erring ways, daydreams, and invisible signs of betrayal within them. This "gathering" isn't an attempt to collect "evidence", but rather to gather in what Hélène Cixous writes on "voir" "non-voir" and "sa-voir" attempting to justify making a distinction between "evidences" and "histories of betrayal". This reading opts for the latter since betrayal "is not recognizable from afar" and thus its appearance is not "obvious" in these books. The notion of betrayal offers a perspective for a reading which by and large embraces the full sense of movement implied by "trans-", the Latin prefix meaning "beyond" or "across" which in French marks a "beyond the beyond" of the sort that might lead to complete "transformation" even "transfiguration". Focusing on the stories of betrayal in these two books, we look to explore the world of "maybe" that is the leitmotif of Hélène Cixous writing. These moments of trans-ition to writing are the literal crossing beyond involved in writing the book? Each such first step toward a book - keeping in mind that each book begins for Cixous with nearly identical iterations - is marked both by opposition and resistance. Tracking the generative force of text that produces its form through monitoring the unsustainable balance between confidence (faith, fidelity, defiance) on the one hand and abandon (credulity, infidelity, renunciation) on the other hand, betrayal is examined here in its ambivalence and its duplicity.