Thèse soutenue

Le Rien en architecture, l'architecture du Rien : penser le "Rien", exister le "Rien", le "Rien est une pensée

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Auteur / Autrice : Joseph. Nasr
Direction : Henri-Pierre Jeudy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

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L'homme habite la Terre : il a la volonté et le savoir de bâtir, de détruire, de reconstruire ; il est un destructeur créateur. Entre ce qui existe et ce qui n'existe pas, entre quelque chose qui manque et qui ne manque pas (existence inexistante – inexistence existante), il a la volonté de vouloir "vouloir le Rien" et "désirer le Rien". Il me semble que Rien est simultanément le "quelque chose" et l'"aucune chose". Comment le vouloir, le penser, le réifier ? Il est un Rien substantiel et phénoménal : entre ce qui à la fois existe et n'existe pas, entre ce qui "ni existe, ni n'existe pas". Il rend l'existence possible dans un état d'inexistence : ivresse, hasard, souffrance, destruction, étonnement, absence, enfantement, mort. La substantialité et la phénoménalité du Rien lui confèrent le potentiel de l'existence d'un concept constructif. Son but est de faire exister la non-existence : "immatérialisation" du réel, du visible et "matérialisation" de la transparence, de l'invisible. Dans ce Rien, l'homme atteint le paroxysme de l'"esthétisation de la destruction" et de l'"esthétisation de la souffrance". La destruction est un "Rien" : elle fait disparaître pour faire "apparaître la disparition". La ruine, qu'elle soit humaine ou architecturale est un "Rien" (ruine enchantée) : sa présence révèle l'absence. La destruction de la ruine est un "Rien" (détruire la destruction par la destruction) : son absence permet la présence, son invisibilité rend visible, l'oubli active la mémoire. C'est une volonté de faire apparaître le paraître du disparaître. La disparition de la disparition révèle l'"absence de trace" devenue la seule "trace de l'absence".