Thèse de doctorat en Psychanalyse et psychopathologie
Sous la direction de Jacques André.
Soutenue en 2009
à Paris 7 .
Cette recherche s'intéresse à la peau, en y incluant sa dimension visible. Elle montre comment sa teinte est utilisée dans des registres et à des niveaux psychiques variés par l'inconscient qui lui donne un caractère polysémique. Elle explore les fantasmes pouvant se déployer à partir du visuel de la peau d'un sujet et montre comment la peau peut renvoyer son regardant à l'intime de sa propre expérience tactile et érogène dans une perte d'écart à l'objet regardé. Ce travail analyse aussi la manière dont les projections liées à la teinte de la peau d'un sujet peuvent, dans un contexte d'absence de réflexivité visuelle, confronter ce dernier à une attaque de son narcissisme. Il s'intéresse ainsi au visage comme surface tactile exposée au regard de l'autre mais pourtant invisible, de manière directe, par le sujet lui-même. Il interroge la place du visuel vis-à-vis du tactile au niveau des mouvements auto-érotiques : le visuel pouvant s'exercer, comme l'ensemble des sens, au profit de la sensorialité tactile, d'un « tactile de base » toujours intégrateur et support aux activités les plus élaborées du Moi.
The skin, its colour : from visual to tactile
This research addresses the issue of the skin including its visible dimension. It Shows how its colour is used in various psychic levels by the inconscious which attributes to it polysemic features. It explores the fantasies developing through the visual aspect of a subject's skin and shows in which way it can turn the observer towards his own intimate tactile and erogenous experience in a loss of distance to the observed object. This work also analyses the way the projections associated to the colour of the skin, in a context of absence of visual reflexivity, can confront the subject to an attack of his narcissism. At the same time it is interested in the face as a tactile surface exposed to the gaze of the other, being however directly invisible by the subject itself. It questions the status of the visual against the tactile at the level of autoerotic movements: the visual being applied/as the whole of the senses, in the benefit of the tactile sensory experience, of a "basic tactile" always integrating and supportive towards the most elaborated activities of the ego.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2012 par Albin Michel à Paris
La couleur dans la peau : ce que voit l'inconscient