Thèse soutenue

Le fonctionnement de la mémoire contextuelle dans la lecture d'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust : Albertine disparue et le temps retrouvé

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Auteur / Autrice : Guillaume Perrier
Direction : Éric Marty
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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La mémoire contextuelle est la mémoire de l'environnement textuel interne, construite au cours de la lecture. L'étude porte d'abord sur la mémoire contextuelle explicite, c'est-à-dire les rappels narratifs, qui sont définis d'après leur portée (la distance qui les sépare de leur antécédent). Puis ils sont classés selon l'instance dont ils relèvent dans la fiction : narrateur, héros ou différents personnages. Deux fonctions principales sont assignées aux rappels. L'une, purement temporelle, concerne notamment les expériences de mémoire involontaire. L'autre, herméneutique, consiste à réinterpréter certains événements racontés antérieurement. Une analyse de la « Matinée chez la princesse de Guermantes » permet de décrire le mouvement final de récapitulation et d'élucidation, qui donne lieu à une lecture allégorique rétrospective du roman. La seconde partie porte sur la mémoire implicite du lecteur, en remontant en amont du processus mnémonique, au moment de l'enregistrement des impressions textuelles. Celles-ci sont envisagées à partir de la tradition de Vars memoriae, comme un système de lieux et d'images frappantes qui contribuent à la mémoire des choses et à la mémoire des mots. Sur le même modèle, l'oubli est décrit comme l'effacement des lieux et le déploiement de l'image visuelle de la disparition. Enfin, la mémoire involontaire du lecteur est envisagée à travers l'expérience individuelle de deux lecteurs de Proust, chacun auteur d'une lecture créatrice singulière : Roland Barthes, dans La Chambre claire, et Joseph Czapski, dans Proust contre la déchéance.