Thèse soutenue

Attribution de croyances chez l'enfant et l'adulte : mesures implicites et explicites et liens avec le raisonnement verbal

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Auteur / Autrice : Baudouin Forgeot d'Arc
Direction : Franck Ramus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 6

Résumé

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Attribuer des croyances occupe chez l'adulte humain typique une place centrale dans la compréhension et la prédiction du comportement d'autrui. A partir du paradigme classique de fausse croyance, nous avons développé un matériel reposant sur des stimuli animés muets présentant des variations systématiques entre différentes conditions visant à mesurer la sensibilité aux croyances (SC), aux buts et aux causalités physiques (SBCP). Nous avons validé ce matériel dans un paradigme de choix forcé chez l'adulte et recherché des mesures implicites de la SC par l'analyse de mouvements oculaires (eye tracking). Une série d'expériences nous a amenés aux conclusions suivantes : Chez l'enfant, les résultats obtenus suggèrent que des processus distincts interviennent dans le développement de la SC et le développement de la SBCP et que les performances des enfants de 4 ans sont limitées par d'autres facteurs que les contraintes générales de la tâche. Dans une tâche de traitement perceptif des stimuli, l'attribution de croyances perturbe la performance de certains sujets, ce qui suggère son caractère irrépressible. Chez l'adulte typique, la suppression expérimentale de l'accès au raisonnement verbal par une tâche de langage dégrade les performances dans l'ensemble de la tâche mais n'entrave pas spécifiquement la SC, ce qui suggère que l'attribution de croyance ne repose pas spécifiquement sur un traitement verbal. Les résultats préliminaires chez des adultes avec un syndrome d'Asperger montrent des difficultés plus importantes avec la tâche de langage mais ne montrent pas d'effet différent sur la SC, ce qui n'est pas en faveur d'un rôle particulier du langage comme relais des processus intuitifs perturbés de cognition sociale. Ces données suggèrent une certaine autonomie entre SC et langage, chez l'enfant, chez l'adulte typique comme chez l'adulte avec syndrome d'Asperger, et invitent à explorer davantage les liens entre langage et autres processus cognitifs dans les troubles du spectre autistique.