Thèse soutenue

« Rentrer dans le monde » : parcours d’une inquiétude chez les poètes Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars, T.S. Eliot, Federico García Lorca et Hart Crane

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Auteur / Autrice : Sandrine Montin
Direction : Henriette Levillain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 04/12/2009
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en littérature comparée (Paris ; 1981-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Backès
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Aquien, Anne-Rachel Hermetet, Emmanuel Le Vagueresse, Michèle Touret

Résumé

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Les poètes du début du vingtième siècle sont inquiets : hésitant entre idéalisme et matérialisme, liberté et déterminisme, création et évolution, ils errent dans une « zone » idéologique. Dans les premiers textes de Guillaume Apollinaire (1880-1918), Blaise Cendrars (1887-1961), T.S. Eliot (1888-1965), Federico García Lorca (1898-1936) et Hart Crane (1899-1932), le désarroi est permanent. Il s’incarne sous différentes formes, du dédoublement de personnalité à l’extrême lassitude, tandis que l’ombre et un vent de fin du monde envahissent les poèmes. Les positions des poètes varient entre nihilisme, incertaines tentatives de syncrétisme et ironie mordante. Pourtant, passé leur première jeunesse, ils reconnaissent que leur inquiétude n’est pas une donnée personnelle mais un fait d’époque, peut-être même le fait essentiel, sur le plan de la pensée, de l’époque dite moderne : c’est « l’âge de la comparaison », selon les mots de Nietzsche. Ils renoncent alors à exprimer la singularité d’une vision individuelle, originale, voire bizarre, pour « rentrer dans le monde ». Rompant nettement avec les objectifs littéraires du symbolisme, ils entendent désormais devenir « la conscience de l’époque », exposer les idéologies incompatibles qui s’y côtoient, faire l’inventaire de ses contrastes. Dans le premier tiers du vingtième siècle, l’inquiétude idéologique est le mobile qui engage les poètes à redéfinir leur fonction dans la cité et l’un des grands moteurs de l’innovation esthétique : cubisme, simultanéisme, dialogisme et lyrisme épique. C’est ce parcours dont nous espérons dégager la cohérence et les principales étapes.