Thèse soutenue

Etude articulatoire et acoustique des fricatives sibilantes

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Auteur / Autrice : Martine Toda
Direction : Shinji Maeda
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Phonétique
Date : Soutenance le 13/06/2009
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de phonétique et phonologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jacqueline Vaissière
Examinateurs / Examinatrices : Shinji Maeda, Jacqueline Vaissière, Didier Demolin, Pierre Badin, Philip Hoole, Yves Laprie

Résumé

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L’objectif de cette thèse est de décrire de manière analytique le spectre du bruit de friction en mettant en évidence l’affiliation des pics spectraux aux cavités du conduit vocal, par le biais de la modélisation acoustique et avec l’aide des données IRM de 7 langues [30 locuteurs]. Les résultats sont les suivants : 1. La dispersion des sibilantes dans l’espace articulatoire dépend du système phonologique [contrastes [+/- antérieur], [+/- distribué], ou les deux]. En français [+/- antérieur], 7 locuteurs], la variation inter-individuelle est importante. 2. Cette variation est due à deux variantes articulatoires du /ʃ/ : (a) plutôt apical, comportant une cavité sublinguale, accompagné de protrusion labiale, et semblable au /ʂ/ polonais ; et [b] palatalisé, mettant en œuvre le bombement du dos de la langue, comparable au /ɕ/ polonais. L’équivalence acoustique des deux variantes est démontrée par une simulation acoustique systématique. 3. En polonais, où la différence articulatoire est phonémique, /ʂ/ est caractérisé par un pic ultra-bas [1,5-1,8 kHz], affilié à la cavité antérieure, d’après la simulation acoustique à l’aide de fonction d’aire réelles de deux locuteurs. 4. Les données articulatoires présentent systématiquement une constriction dentale étroite. D’après la modélisation acoustique, la protrusion labiale aurait comme effet d’abaisser la fréquence d’un formant affilié spécifiquement à la cavité labiale. En somme, la présence de deux constrictions étroites linguale et dentale rend possible le contrôle quasi indépendant d’au moins deux résonances. Cette spécificité garantit aux sibilantes un bruit distinctif qui permet d’expliquer la richesse de leurs inventaires