Thèse de doctorat en Histoire
Sous la direction de Alain Corbin.
Soutenue en 2009
à Paris 1 .
A la fin du XIXeme siècle, Ie mot flirt désigne un jeu amoureux inachevé, teinte de modernité " et aux accents anglo-saxons. Sa pratique, dans les milieux bourgeois, faite de regards, sourires et effleurements est bien timide mais, signe de son caractère subversif, les représentations qui en sont faites sont apocalyptiques. A travers les « confidences et récits du moi » - journaux intimes ou oeuvres autobiographiques - et les « regards croisés sur l'autre » - presse, guides de séduction, ouvrages de moralité ou de médecine, romans, films et chansons -, ce travail montre comment, de 1870 a 1968, le flirt, de phénomène de c1asse sociale devient un phénomène de classe d'age, le modèle d'éducation sentimentale dominant, non plus puritain et duel, mais sensuel et partage. II montre comment ce jeu amoureux, en remplaçant Ie principe du « tout ou rien » par celui du « plus ou moins », a permis de dedramatiser Ie serieux de I'amour et de ses enjeux, et a appris à des generations de jeunes gens et de jeunes filles a naviguer entre soumission et insoumission, a ruser avec la loi et a la transformer de I'interieur. Ce travail montre aussi comment Ie flirt a rapproche les sexes et redéfini les rapports de domination. Comment, faisant le lit du mariage d'amour et préparant celui des amours libres, il a dissocie expériences erotico-sentimentales et engagement, sexualité et procréation.
The practices and representations of flirting in France, from 1870 to 1968
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