Thèse soutenue

Solipsisme(s) : la résistance d'un problème dans la pensée de Wittgenstein

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Auteur / Autrice : Élise Marrou
Direction : Christiane Chauviré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Résumé

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L'enjeu de cette étude est double: la première partie de ce travail est consacrée à une clarification du sens du solipsisme. Elle montre comment ce spectre s'est diffracté en plusieurs figures dont on propose une typologie a partir d'une relecture des "Méditations": cinq figures sont ainsi dégagées (les trois premières - berkeleyenne, lockienne et leibnizienne - s'inscrivent dans un cadre cartésien, les deux suivantes -fichtéenne et schopenhauerienne - dans un cadre kantien). On envisage ensuite la spécificité des traitements analytiques du problème du solipsisme (ses différentes versions méthodologiques). Les limites des réponses constructionnistes conduisent a dégager l'angle depuis lequel Wittgenstein aborde ce problème en le replaçant dans Ie contexte d'une réponse aux "Grundgesetze der Arithmetik" de Frege. La seconde partie de ce travail, dont la démarche est évolutive, montre comment Wittgenstein déjoue chacune des figures traditionnelles du solipsisme pour mieux mettre en évidence la résistance d'une dernière figure inventée par Wittgenstein, celle du solipsisme logique. Dans le "Tractatus", Wittgenstein répond aux figures idéalistes du solipsisme et corrige les traitements russellien et frégéen de ce problème. L'universalisme logique étouffe en revanche la menace du solipsisme logique, qui rejaillit durant la période intermédiaire. Alors que Wittgenstein récuse les versions empiristes du solipsisme la figure machienne et le solipsisme méthodologique de l'Aujbau - la rupture avec I'intentionalisme du "Tractatus" débouche sur le fond sceptique du solipsisme logique qui n'est pas tant réfute dans les "Recherches philosophiques" que révélé pour lui-même.