Thèse soutenue

FR
Auteur / Autrice : Emmanuelle Stoetzel
Direction : Christiane Denys
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des organismes
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Denis Vigne
Examinateurs / Examinatrices : Christiane Denys, Peter Andrews, Hassan Aouraghe, Salvador Bailon, Roland Nespoulet
Rapporteurs / Rapporteuses : Yolanda Fernández-Jalvo, Stéphane Aulagnier

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les restes de microvertébrés découverts en contexte archéologique peuvent apporter d’importantes informations sur l’évolution de la biodiversité et des paléoenvironnements d’une région, ainsi que sur la mise en place des dépôts archéologiques. Cependant, les études spécifiquement consacrées aux microvertébrés fossiles d’Afrique du Nord sont encore rares, particulièrement en ce qui concerne la fin du Quaternaire. La grotte d’El Harhoura 2 se situe dans la région de Rabat-Témara (Maroc), zone géographique d’intérêt majeur pour la connaissance de la Préhistoire de l’Afrique du Nord. Cette grotte a fait l’objet de plusieurs occupations humaines depuis le début du Pléistocène supérieur jusqu’à l’Holocène moyen, correspondant aux cultures du Paléolithique moyen (Atérien), supérieur (Ibéromaurusien) et du Néolithique. Ce site a également livré une abondante microfaune, ce qui nous a permis de réaliser la première étude considérant à la fois les rongeurs, les insectivores, les amphibiens et les reptiles avec une triple approche systématique, taphonomique et paléoécologique pour un site archéologique maghrébin. Une trentaine de taxons ont été identifiés (au moins 10 micromammifères, 6 amphibiens et 13 reptiles) à partir d’un matériel constitué de plus de 35 000 ossements déterminables. L’analyse taphonomique montre que la principale cause d’accumulation des os de microvertébrés est la prédation (avec l’intervention de plusieurs types de prédateurs tout au long de la stratigraphie), et qu’aucun transport par l’eau n’est intervenu. Les dépôts semblent peu perturbés, si ce n’est par des bioturbations localisées (racines, terriers), et les biais taphonomiques apparaissent faibles. Nous avons ainsi tenté des reconstitutions paléoenvironnementales à l’aide de plusieurs indices paléoécologiques. Les microfaunes d’El Harhoura 2 ont enregistré une alternance de phases arides et humides au cours du Pléistocène supérieur et de l’Holocène, accompagnée d’une ouverture/fermeture du milieu, et d’une réduction/extension des points d’eau à proximité du site. Certaines limites dans nos résultats et interprétations, principalement dues à un manque de référentiels taxonomiques, écologiques et taphonomiques pour l’Afrique du Nord, sont également discutées.