Thèse soutenue

Des fantômes dans la voix : une hypothèse neuropsychanalytique sur la structure de l’inconscient
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Auteur / Autrice : Ariane Bazan
Direction : René Roussillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie (psychopathologie et psychologie clinique)
Date : Soutenance le 30/06/2009
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-...)
Jury : Président / Présidente : Alain Ferrant
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Georgieff, Sylvain Missonnier, Yves Rossetti, Howard Shevrin, Gertrudis Van de Vijver

Résumé

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Ce travail dans le domaine de la « neuropsychanalyse » propose une spéculation théorique sur la structure physiologique de l’inconscient psychanalytique en recoupant les observations expérimentales et cliniques des deux cadres. L’écoute clinique indique une insistance de phonèmes récurrents dans ce qui fait conflit, appelés « phonèmes fantômes ». En effet, tel un membre fantôme, le signifiant refoulé est investi d’une intention mais son articulation est bloquée. Or, du fait de la structure ambiguë du langage, un même mouvement d’articulation peut radicalement changer de signification. C’est ce mécanisme qui donne lieu au retour du refoulé dans le signifiant et permet la survie de fantômes phonémiques qui tisseraient la structure linguistique de l’inconscient. Cette question du signifiant est présentée en écho à une question plus fondamentale, celle de l’émergence du psychique en réponse à la contrainte de l’organisme de faire la distinction entre intérieur et extérieur. Pour cette distinction, il faut supposer l’existence d’un système d’inhibition ciblé puisqu’il doit faire ressortir précisément ce qui dans la façon d’appréhender le monde extérieur n’a pas été anticipé. Cette précision est offerte par le modèle sensorimoteur des copies d’efférence, qui présentifie le mouvement avant qu’il ne se fasse et montre comment l’inhibition est condition de la représentation, constitutif du psychique. Pour l’humain la nécessité de la distinction intérieur-extérieur est impérieuse du fait précisément du langage qui rend complexe l’identification du lieu d’où ça parle. Elle mène au mouvement de refoulement, qui par inhibition fait apparaitre les fantômes phonèmiques comme les représentations en négatif des fragments de paroles refoulés. Cette réflexion théorique est précédée d’une mise en contexte élaborée dans l’histoire et l’épistémologique parfois controversée de la neuropsychanalyse et revendique pour sa méthodologie une approche transcendantale.