Thèse soutenue

Portrait de la communauté juive de Sousse (Tunisie) de 1857 à 1957 : de l'orientalité à l'occidentalisation

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Auteur / Autrice : Clairette Cohen Balaloum-Rubinstein
Direction : Benjamin Stora
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris, INALCO

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La communauté juive de Sousse constituée de 1500 personnes a été soumise au statut de la "Dhimma", tolérance accordée par les Musulmans aux gens du livre ("Ahl el kittab"), Juifs et Chrétiens. Le 10 septembre 1857, le souverain Mohamed Pacha Bey promulgua une contitution réformiste, le Pacte Fondamental, qui introduisit l'égalité entre les groupes confessionnels vivant en Tunisie. Le Protectorat français établi sur la Régence de Tunis, par le Traité du Bardo, le 12 mai 1881, fut assorti de la Convetion de la Marsa le 8 juin 1883 et prit fin avec l'Indépendance de la Tunisie, le 20 mars 1956. La République tunisienne fut proclamée le 25 juillet 1957. De 1857 à 1957, la communauté juive a présenté un fort enracinement en terre d'Islam, et a vécu ensuite dans le contexte colonial. Comment, cette communauté, liée à une culture séculaire, a-t-elle pu basculer, de 1857 à 1957, de la tradition orientale à l'acculturation et à l'occidentalisation, nous l'analyserons à travers trois divisions majeures : La première partie (1857-1881) présente un portrait de la communauté juive de Sousse, composée de Juifs autochtones, appelés "Swâsä", et de Juifs ibéro italiens appelés "Grânä", de son orientalité ainsi que de son début d'ouverture face aux incitations venues d'Europe, du Pacte Fondamental de 1857, au Protectorat français (1881). La deuxième partie (1881-1939) est consacrée à l'analyse des vecteurs sociaux, économiques, culturels et politiques, qui ont antraîné des mutations structurelles, poussant les Juifs de Sousse à délaisser une identité orientale ancore très présente, pour une marche vers l'occidentalisation, de 1881 à 1939, liée aux événements internationaux. Dans le même temps, le sionisme, nationalisme juif laïc d'Europe centrale, réclamait avec Théodore Herzl (1860-1904), le retour du peuple juif en Palestine. Cette doctrine eut une influence constante sur les Juifs de Sousse. La troisième partie (1939-1957) précise le poids des mesures infligées à la communauté juive, pendant la Seconde Guerre mondiale de novembre 1942 à avril 1943. Après la Seconde Guerre mondiale, l'ébranlement des valeurs traditionnelles en Europe et dans le monde secoue la population de Sousse, mais le mouvement d'occidentalisation continue. L'Autonomie interne en 1954, l'Indépendance en 1956 et la proclamation de la République tunisienne en 1957 transforment la situation des Juifs de Sousse et éveillent des inquiétudes. Les départs pour Israël entraînent ue première rupture de cette communauté, mais aussi une fragilisation identitaire. Projetés dans l'histoire de la décolonisation, et dans le conflit israélo-palestinien en 1956, les Juifs de Sousse devront face à trois options en 1957 : Israël, la France, ou la République Tunisienne de Habib Bourguiba.